Rien n’est plus difficile que de pardonner
La définition dans le dictionnaire Wikipédia dit que :
« Le pardon est le résultat de l’acte de pardonner, la rémission d’une faute. C’est tenir une offense, une faute, pour nulle (et/ou l’excuser) et renoncer à en tirer vengeance.
D’un point de vue religieux
Au sens biblique du terme, en général, pardonner signifie une des deux choses suivantes:
– Quand il pardonne aux hommes, Dieu annule ou écarte le châtiment requis pour le péché.
Lorsqu’ils se pardonnent, les hommes se traitent avec un amour chrétien et n’ont pas de mauvais sentiments à l’égard de ceux qui les ont offensés.
D’un point de vue social
Selon l’expérience clinique de trente ans du psychologue et professeur de psychologie américain Robert Enright et de ses collaborateurs le pardon, qui est désormais un instrument de travail clinique validé par les études, et qui est capable de réduire les différents malaises qui affligent l’homme spécialement dans la société moderne, peut servir aussi au bien-être physique, mental et émotif. Pas seulement : celui qui est capable de le pratiquer augmente même l’estime de soi et l’espoir pour le futur, dans le travail et dans la communauté.”
Pourtant rien n’est plus difficile que de pardonner !
Pardonner, c’est abandonner l’espoir que le passé peut être changé, mais pardonner n’est pas être d’accord avec ce qui s’est passé, car le pardon n’a rien à voir avec une personne, un évènement ou une situation qui nous ont fait du mal.
Le vrai pardon, résulte dans le lâcher-prise de ce que nous avons pensé et ressenti au sujet de ce qui nous est arrivé. Il permet de tirer des leçons de l’expérience que nous avons vécu et d’utiliser l’apprentissage de cette expérience pour qu’elle nous serve à ne plus jamais être une victime.
Lâcher prise par rapport au passé pour s’ouvrir au futur, afin de ne plus continuer à nous dire que nous avons supporté toute cette souffrance pour rien, ne plus subir mais devenir acteur de notre vie.
Pardonner, ce n’est pas cautionner ce qui nous est arrivé: c’est accepter de renoncer à la croyance qu’en gardant la rancœur contre les événements, les situations ou les personnes qui nous ont fait du mal, qu’ils vont le payer. Car dans ce cas la personne qui souffre le plus: c’est nous-même !
Pardonner, c’est accepter de se pardonner de ne pas avoir pu réagir comme on aurait dû, d’avoir été aussi naïf, de s’être fait avoir. Pardonner, c’est accepter d’avoir fait ce qu’on a pu, au moment où on l’a fait, avec le niveau de conscience qu’on avait à ce moment là !
Pardonner, c’est ne plus se dire qu’on aurait dû savoir ce qu’on ne savait pas, ou ce dont on n’avait pas l’entière réalisation. Par exemple, si nous savons que nous sommes en voiture au bord d’un précipice, nous n’allons pas appuyer sur l’accélérateur, sauf si nous avons d’autres intentions !
Pardonner, c’est accepter de lâcher des vieux schémas, pour aller vers des schémas plus aimants pour nous-même, c’est arrêter de se faire souffrir et de continuer à être son propre bourreau !
C’est très difficile de pardonner, car il y a souvent la confusion entre notre ressenti, notre attitude et celle des autres, entre l’impossible intégration de ces fameux : «mais comment a t-on pu me faire ça !» ou «pourquoi cela m’est-il arrivé, à moi ! »
Pardonner est une étape très difficile, mais, sans cette notion de pardon, il n’y a pas de possibilité de s’ouvrir à autre chose, de changer et d’avancer vers ce qui nous convient réellement. Ne pas pardonner,c’est se condamner à rester coincé dans une histoire qui continue à nous faire du mal.
Le changement n’est possible que si il y a une réelle réalisation de la notion de pardon pour nous-même.
Marie-Agnès Thulliez