EMDR

EMDR

L' EMDR

Une méthode innovante pour traiter les traumatismes
et encourager la guérison

 
 
 
 
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La thérapie EMDR est un acronyme qui veut dire « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » également connu sous le nom de thérapie de désensibilisation et de retraitement par les mouvements oculaires. 
C’est une approche psychothérapeutique créée par Francine Shapiro, américaine et docteur en psychologie.  Développée en 1989, l’EMDR s’est révélée être efficace pour traiter les troubles liés aux traumatismes, selon des études scientifiques (Van der Kolk et al., 2007).
 
L’EMDR est une thérapie intégrative qui combine des éléments de différentes approches thérapeutiques telles que les thérapies cognitivo-comportementales, la Gestalt Thérapie, la thérapie centrée sur la personne, les états de conscience modifiés (état hypnotique, pleine conscience) et la psychanalyse ( Shapiro, 2018).
 
 

Le modèle de traitement adaptatif de l’information

L’EMDR se fonde sur le modèle du traitement adaptatif de l’information (TAI) (Solomon & Shapiro, 2008). Ce modèle suggère que chaque individu possède un mécanisme physiologique d’adaptation permettant d’absorber et d’intégrer les expériences vécues afin de mieux s’adapter à son environnement.
 
Ainsi, les aspects bénéfiques de ces expériences sont qualifiés et accessibles pour orienter nos décisions futures. Les expériences sont intégrées dans des réseaux de mémoire préexistants et sont reliées à des expériences similaires, ce qui leur confère une signification (Shapiro, 2001).
 
 
Néanmoins, lorsque les événements vécus sont extrêmement perturbateurs ou traumatiques, le processus de TAI peut être entraîné.
Les conséquences négatives qui en résultent sont souvent persistantes et peuvent se traduire par un trouble de stress post-traumatique (TSPT), des troubles dépressifs, anxieux, alimentaires, des addictions ou divers problèmes physiques (Bisson et al., 2013).
 
Le modèle du TAI considère ainsi le traumatisme comme une entrave au processus adaptatif. Il stipule également que les situations douloureuses actuelles peuvent raviver un événement passé non résolu et non traité, comme par exemple, une personne ayant été
victime d’un accident de voiture, qui ressent de l’anxiété et du stress lorsqu’elle se trouve dans une voiture, ou lorsqu’elle entend
un bruit similaire à celui de l’accident, même des années après.
 
 

L’efficacité de l’EMDR

 
Des études scientifiques ont confirmé l’efficacité de l’EMDR pour le traitement des traumatismes et des troubles post-traumatiques. 
Par exemple, une méta-analyse réalisée par Chen et al. (2015) a montré que l’EMDR était plus efficace que d’autres thérapies pour traiter
l’Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT).
En outre, des recherches ont indiqué que l’EMDR peut également être bénéfique pour les personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs et alimentaires, ainsi que pour celles ayant des antécédents d’addiction (Shapiro, 2018). En plus de ces troubles, l’EMDR peut être utilisé pour retirer tous les souvenirs d’événements traumatiques qui ont laissé une empreinte douloureuse dans la vie d’une personne, comme une humiliation publique ou une rupture difficile, qui peut causer de l’ anxiogène.
 
 

Les phases de l’EMDR

 
La thérapie EMDR se déroule en 8 étapes, permettant de traiter de manière différenciée et complète les traumatismes et les troubles qui en sont attendus (Shapiro, 2001).
 
  1. Histoire du patient et planification.
  2. Préparation.
  3. Évaluation et identification des cibles.
  4. Désensibilisation.
  5. Installation.
  6. Exploration des cognitions.
  7. Clôture de la séance.
  8. Évaluation de la progression.
 
La phase de désensibilisation de l’EMDR implique l’utilisation de stimulations bilatérales, telles que des mouvements oculaires, des sons alternés ou des tapotements, pour aider le patient à retraiter les souvenirs traumatiques. 
Le patient se concentre sur le souvenir traumatique tout en suivant l’alternative de stimulation choisie avec le thérapeute.
 
 

L’EMDR en action

 
Pendant la séance, le thérapeute demande au patient d’identifier l’image la plus difficile du souvenir, la cognition négative et irrationnelle associée et la zone corporelle où il ressent une gêne (Shapiro, 2001). Le patient est invité
à être un observateur des manifestations psychiques et physiques sans jugement ni retenu. Les associations qui se forment relient les différents éléments en rapport avec l’expérience traumatique et permettent de mettre en relation les croyances irrationnelles négatives, avec des connaissances matures et plus objectives. (Shapiro, 2018).
 
La métabolisation, la digestion et la dissolution des perceptions négatives initiales et irrationnelles aboutissent à une compréhension adaptée, rationnelle et saine de la situation traumatique. L’efficacité de la méthode est évaluée par la diminution ou l’élimination de la souffrance, ou bien, l’événement ne déclenche plus de peur, d’angoisse ou de souffrance (Shapiro, 2001).
 
Contrairement aux thérapies comportementales, l’exposition en EMDR ne dure que quelques secondes lors de l’activation du souvenir traumatique en début de phase de retraitement. Bien qu’une séance nécessite l’évocation du traumatisme, il n’est pas obligatoire de le décrire en détail (Shapiro, 2001).
 
L’EMDR ne supprime pas les souvenirs, mais les retraite pour empêcher les réactions émotionnelles intenses. Le processus dissout les perceptions négatives initiales et irrationnelles et permet de les incorporer de manière adaptative dans la mémoire autobiographique en réduisant la charge émotionnelle négative associée à ces souvenirs traumatiques. Ce processus permet au patient de retrouver un sentiment de sécurité et de contrôle.
 
 

Comment fonctionne l’EMDR ?

 
 
On se demande souvent comment fonctionne l’EMDR pour produire un effet thérapeutique aussi spectaculaire ? La réponse reste décevante car il n’y a à ce jour pas d’explication exacte. Cette incertitude n’est pas spécifique à l’EMDR, elle est commune à la plupart
des psychothérapies, et il en existe plus de 400. Cependant, L’EMDR est l’une des thérapies pour laquelle il y a eu de très nombreuses recherches. D’autres sont actuellement en cours pour établir des hypothèses intéressantes comme celles qui suit :
 
Lorsqu’une personne est traumatisée, son système nerveux autonome est activé en réponse au danger perçu. Le système sympathique,
qui est une partie du système nerveux autonome, et responsable de la réponse :
Attaque/fuite/sidération. Il augmente la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la respiration et la production d’adrénaline, qui est une hormone de stress. Cela peut empêcher l’intégration adaptative de l’information traumatique.
 
Lors d’une séance d’EMDR, la stimulation bilatérale permet de synchroniser les deux hémisphères du cerveau, favorisant ainsi l’intégration adaptative de l’information traumatique. Cette stimulation induit également une relaxation profonde, ce qui stimule le fonctionnement parasympathique du cerveau. Le système parasympathique est responsable de la relaxation et de la récupération du corps, et l’acétylcholine est le principal neurotransmetteur de ce système. Elle est impliquée dans de nombreuses fonctions du corps, telles que la contraction musculaire, le rythme cardiaque, la régulation du sommeil et de l’attention, ainsi que la mémoire et les fonctions cognitives. En favorisant le fonctionnement parasympathique et la libération d’acétylcholine, l’EMDR permet une réduction des réactions émotionnelles intenses et persistantes associées aux souvenirs traumatiques (Shapiro, 2001 ; Sack et al., 2008).
 
L’attitude de “double attention” utilisée dans l’EMDR consiste à être attentif à la fois à ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de soi. Cette attitude est similaire à celle utilisée dans la méditation de pleine conscience, où l’on est attentif à ses pensées, émotions et sensations physiques. Cette attitude permet de rester en contact avec ses émotions et ses sensations physiques pendant la phase de retraitement, ce qui est important pour le traitement adaptatif et intégré des souvenirs traumatiques (Shapiro, 2001).
 
 
 

Les sentiments  contradictoires qui freinent la guérison !

 
Lorsque l’on souhaite guérir, il est normal de ressentir des sentiments contradictoires, l’ambivalence est un phénomène humain.
Même si on a conscience de vouloir se soigner, certaines parties de nous peuvent s’opposer à ce changement. Le désir de guérison
est souvent accompagné d’une résistance au changement et implique souvent des modifications importantes dans nos vies, ce qui
peut engendrer de l’anxiété et de l’inquiétude. La thérapie nécessite une alliance solide et sécurisée entre le patient et le thérapeute
pour s’engager en toute confiance dans ce processus de changement et de découverte de soi.
 
 

Les études scientifiques

 
Plusieurs études scientifiques ont été nécessaires pour évaluer l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des traumatismes et
des troubles post-traumatiques. Une étude menée par le Pr Bessel Van der Kolk et al. (2007) a comparé l’efficacité de l’EMDR
et celle de la thérapie cognitivo-comportementale pour le traitement du trouble de stress post-traumatique. Les résultats ont
montré que l’EMDR est plus efficace que la thérapie cognitivo-comportementale pour traiter ce trouble.
 
D’autres études ont également démontré l’efficacité de l’EMDR dans le traitement d’autres troubles tels que l’anxiété, la dépression,
les troubles alimentaires et les antécédents de toxicomanie (Shapiro, 2018). Ces études ont consolidé la place de l’EMDR en tant qu’approche thérapeutique efficace pour le traitement des traumatismes et de leurs conséquences négatives sur la santé mentale
et physique des individus.
 

Conclusion

 
L’EMDR est une approche thérapeutique innovante qui a révolutionné la prise en charge des traumatismes et des troubles qui en
découlent. En aidant les patients à retraiter les souvenirs traumatisants et à les intégrer de manière adéquate dans leur mémoire autobiographique, l’EMDR favorise la guérison et contribue à réduire ou éliminer les symptômes liés aux traumatismes.
Cependant, le traitement doit être adapté à chaque patient et supervisé par un professionnel formé et compétent.
Les études scientifiques confirment l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des troubles post-traumatiques
(Chen et al., 2015) et d’autres troubles psychologiques, tels que les troubles anxieux, dépressifs et alimentaires
(Shapiro, 2018).
 
Marie-Agnès Thulliez
 
 

Bibliographie :

 
  • En ligne Shapiro, F. (2001). Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR): Principes de base, protocoles et procédures (2e éd.). Presse Guilford.
  • Van der Kolk, BA, Spinazzola, J., Blaustein, ME, Hopper, JW, Hopper, EK, Korn, DL et Simpson, WB (2007). Un essai clinique randomisé sur la désensibilisation et le retraitement des mouvements oculaires (EMDR), la fluoxétine et la pilule placebo dans le traitement du trouble de stress post-traumatique : effets du traitement et entretien à long terme. Tourillon de psychiatrie clinique, 68(1), 37-46.
  • Chen, YR, Huang, MF et Yeh, ML (2015). Efficacité de la désensibilisation et du retraitement des mouvements oculaires chez les patients souffrant de trouble de stress post-traumatique : une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés. PloS un, 10(8), e0135173.
  • Shapiro, F. (2018). Désensibilisation et retraitement des mouvements oculaires : principes de base, protocoles et procédures. Éditions Guilford.
  • Bisson, J., Roberts, NP, Andrew, M., Cooper, R. et Lewis, C. (2013). Thérapies psychologiques pour le trouble de stress post-traumatique chronique (SSPT) chez l’adulte. Base de données Cochrane des revues systématiques, 2013(12). doi : 10.1002/14651858.CD003388.pub4
  • Carlson, J., Chemtob, CM, Rusnak, K., Hedlund, NL et Muraoka, MY (1998). Traitement de désensibilisation et de retraitement des mouvements oculaires (EMDR) pour le trouble de stress post-traumatique lié au combat. Journal du stress traumatique, 11(1), 3-24. doi: 10.1023/A:1024464517714
  • Lee, CW, & Cuijpers, P. (2013). Une méta-analyse de la contribution des mouvements oculaires dans le traitement des souvenirs émotionnels. Journal de thérapie comportementale et de psychiatrie expérimentale, 44(2), 231-239. doi : 10.1016/j.jbtep.2013.01.007
  • Seidler, GH, & Wagner, FE (2006). Comparaison de l’efficacité de l’EMDR et de la thérapie cognitivo-comportementale centrée sur les traumatismes dans le traitement du SSPT : une étude méta-analytique. Médecine psychologique, 36(11), 1515-1522. doi: 10.1017/S0033291706007963

Qu’est ce que la Flash technique

La flash technique thérapie

Philippe Mandfield, auteur et formateur de la Flash technique thérapie[/capt

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En 2020, j’ai suivi une formation à la Flash Technique avec Philippe Manfield et est été très impressionnée par les résultats obtenus. Cette approche est un outil supplémentaire extrêmement efficace pour aider à retraiter les traumatismes, en combinaison avec l’EMDR, la thérapie des États du moi et la pleine conscience.

Je l’utilise systématiquement avec l’EMDR, que je pratique depuis 2004, pour traiter les traumatismes, qu’ils soient grands ou petits, ainsi que toute douleur persistante dans le cerveau. Cette technique est  particulièrement intéressante, car elle permet d’aider les patients à travailler sur leurs problèmes en douceur et de retraiter les souvenirs codés de manière dysfonctionnelle dans le cerveau.

Elle est particulièrement efficace pour mener à bien et booster les thérapies en ligne, devenues plus courantes depuis la pandémie de la Covid 19.

 

Qu’est-ce que c’est ?

La technique Flash (FT) est une intervention thérapeutique récemment développée par Philippe Manfield, et basée sur des preuves et études, et permet de réduire les perturbations associées aux souvenirs traumatiques ou autres souvenirs perturbants.

Contrairement à de nombreuses interventions thérapeutiques conventionnelles pour les traumatismes, la Flash technique est une option minimale qui ne nécessite pas du patient une confrontation douloureuse et consciente avec le souvenir traumatique.

Cela lui permet de traiter les souvenirs traumatiques sans ressentir de détresse.

Comme complément à la phase de préparation de l’EMDR ou à tout traitement basé sur l’exposition, la FT permet de traiter des souvenirs qui seraient autrement intolérables ou accablants pour le patient.

 

À propos

Initialement développée comme un ajout à la phase de préparation de l’EMDR (désensibilisation et retraitement des mouvements oculaires), la Flash technique a été démontrée comme étant efficace pour réduire le niveau de perturbation associé aux souvenirs douloureux sévères, parfois en seulement dix à quinze minutes.

Comme l’EMDR, elle utilise des mouvements oculaires ou des tapotements alternatifs et est conçue pour résoudre les souvenirs traumatiques non traités dans le cerveau.
Elle peut être utilisée comme intervention complémentaire pour rendre différentes psychothérapies basées sur le traitement des traumatismes plus rapides et mieux tolérées.

Dans les systèmes familiaux internes, par exemple, elle peut aider à “alléger le fardeau”. Dans diverses thérapies d’exposition, elle réduit considérablement la perturbation liée à l’exposition au trauma.

Dans la thérapie comportementale et cognitive, elle augmente la réceptivité du patient aux perspectives réparatrices du cerveau.

 

Qui peut en bénéficier ?

Les enfants et les adultes de tous âges. Elle est utile dans une grande variété de plaintes présentées, y compris l’anxiété, le trouble obsessionnel-compulsif, la dissociation légère et sévère, la dépression et plus encore.

 

Comment se passe une séance ? 

Un thérapeute formé à cette thérapie demande au patient d’identifier un souvenir traumatique.

Un principe sous-jacent à la technique Flash est que les souvenirs traumatiques non résolus sont responsables de la plupart des symptômes non organiques. Si le patient présente un symptôme non associé à un souvenir spécifique, le thérapeute l’aide à trouver le souvenir qui semble générer le symptôme.

Une fois que ce souvenir “cible” a été identifié, le thérapeute demande au patient de tourner son attention vers un souvenir positif et engageant, une image, une activité, une musique ou une visualisation. Tout en continuant à se concentrer sur cette distraction positive, le patient est périodiquement invité à interrompre brièvement cette concentration. Le traitement du souvenir “cible” est accompli sans qu’il assiste consciemment au souvenir original perturbateur.

 

Marie-Agnès Thulliez

 

 

 

 


Recherches publiées sur la Flash Technique

Manfield, P., Lovett, J., Engel, L., & Manfield, D. (2017). Utilisation de la technique Flash dans la thérapie EMDR : quatre exemples de cas. Journal of EMDR Practice and Research, 11(4), 195–205. http://dx.doi.org/10.1891/1933-3196.11.4.195.

Wong, S-L. (2019). Protocole de groupe de technique Flash pour les clients hautement dissociatifs dans un refuge pour sans-abri : un rapport clinique. Journal of EMDR Practice and Research, 13(1), 20–31. http://dx.doi.org/10.1891/1933-3196.13.1.20.

Shebini, N. (2019). Technique Flash pour la désensibilisation sécurisée des souvenirs et la fusion des parties dans le DID : modifications et stratégies de ressources. Frontiers of the Psychotherapy of Trauma and Dissociation. 3(2): 151-164.

Wong, S-L. (2021). Un modèle de la technique Flash (FT) basé sur la recherche sur la mémoire de travail et les neurosciences. Journal of EMDR Practice and Research, 15(3).

Yasar, Alisan & Gundogmus, Ibrahim & Gündüz, Anil & Konuk, Emre. (2019). Étude de l’effet d’une seule séance de « technique Flash » en groupe. Klinik Psikofarmakoloji Bulteni, 29, 73-73.

Manfield, P., Engel, L., Greenwald, R., & Bullard, D.G. (2021). Technique Flash dans une intervention de groupe à faible intensité et scalable pour le stress lié au COVID-19 chez les prestataires de soins de santé. Journal of EMDR Practice and Research, 15(2).

Yasar, Alisan & Gundogmus, Ibrahim & Gündüz, Anil & Konuk, Emre. (2021). Les effets d’une application de groupe de la technique EMDR Flash sur les symptômes traumatiques. The Israel journal of psychiatry and related sciences. 58(2), 41-46.

Brouwers, T.C., Matthijssen, S.J.M.A., de Jongh, A. (2021). Les effets de la technique Flash comparés à ceux d’un protocole d’EMDR abrégé sur l’émotionnalité et la vivacité des souvenirs aversifs. Frontiers in Psychology. 12: 741163. doi: 10.3389/fpsyg.2021.741163

Konuk, Emre (2021). Efficacité des protocoles Flash et EMDR G-TEP de groupe en tant qu’interventions EMDR précoces pour les symptômes de PTSD après un tremblement de terre présenté en juin 2021 au Congrès EMDR Europe.

*Cox, D., Fellows, J. L., & Goulding, J. M. (2022). Perspective des patients sur une nouvelle approche thérapeutique psychologique (technique Flash) pour la neurofibromatose. Clinical and Experimental Dermatology. https://doi.org/10.1111/ced.15064* Cet article est en accès libr

 

Les thérapies neuro émotionnelles

Les thérapies neuro émotionnelles

 
Les thérapies neuro-émotionnelles, sont des approches thérapeutiques qui visent à comprendre le fonctionnement du cerveau et son rôle dans la régulation des émotions. Ces thérapies ont pour but d’aider les individus à surmonter les troubles émotionnels et comportementaux en utilisant des techniques fondées sur les neurosciences.
Il y en a d’autres qui ne sont pas citées ici. J’ai été formé à toutes celles dont je vous parle, et peux donc en parler en connaissance de cause.
 

L’EMDR

 
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est l’une des thérapies neuro-émotionnelles les plus connues et est utilisée pour traiter les traumatismes psychologiques, les phobies et les angoisses.
Selon Francine Shapiro, la créatrice de l’EMDR, “l’EMDR permet de reprogrammer les réactions émotionnelles en modifiant les connexions neuronales du cerveau”. Plusieurs études ont montré l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des traumatismes psychologiques, comme l’a souligné l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’American Psychiatric Association.
 

La thérapie des états du moi

 
Est une autre thérapie neuro-émotionnelle qui utilise la visualisation pour accéder à différentes parties du moi et réguler les émotions.Selon John G. Watkins et Helen H. Watkins, les fondateurs de la thérapie des états du moi, “lorsque nous apprenons à accéder à différentes parties de notre moi, nous pouvons trouver des réponses à des problèmes émotionnels et comportementaux qui ne sont pas accessibles autrement”. Des études ont montré l’efficacité de la thérapie des états du moi dans le traitement des troubles de la personnalité, des troubles anxieux et des troubles de l’humeur.
 

La pleine conscience

La pleine conscience n’est pas considérée comme une thérapie neuro-émotionnelle en soi, mais elle peut être utilisée comme une composante de thérapies neuro-émotionnelles telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou la thérapie de pleine conscience (MBCT).
 
La pleine conscience est une pratique de méditation qui consiste à porter une attention non-jugeante à l’expérience présente, que ce soit les pensées, les émotions ou les sensations corporelles. Elle est souvent utilisée pour aider à réduire le stress, l’anxiété et la dépression, ainsi que pour améliorer la concentration et la régulation émotionnelle.
 
Dans le cadre de la TCC, la pleine conscience est souvent utilisée comme une technique pour aider les patients à prendre conscience de leurs schémas de pensées et de comportements négatifs, et pour les aider à développer des compétences de régulation émotionnelle et de résolution de problèmes. Dans la MBCT, la pleine conscience est utilisée comme une thérapie à part entière pour prévenir les rechutes de dépression.
 
En bref, la pleine conscience n’est pas une thérapie neuro-émotionnelle en soi, mais elle peut être utilisée comme une composante efficace de thérapies neuro-émotionnelles pour aider à améliorer la santé mentale et émotionnelle des patients.
 
C’est une autre approche thérapeutique basée sur les neurosciences, souvent utilisée en combinaison avec d’autres thérapies émotionnelles. La pratique consiste à se concentrer sur le moment présent et à observer ses pensées et ses émotions sans jugement. Selon Jon Kabat-Zinn, le créateur, “la pratique de la pleine conscience peut aider à développer une plus grande capacité à réguler ses émotions et à réduire le stress et l’anxiété”. Plusieurs études ont montré que la pleine conscience peut être efficace pour réduire les symptômes de l’anxiété, de la dépression et du stress.
 
 
d’autres thérapies neuro-émotionnelles, telles que la TRE et la TAC, la thérapie Sensori motrice, etc. peuvent également être utiles pour aider les individus à mieux comprendre le fonctionnement de leur cerveau et à développer des outils pour réguler leurs émotions et améliorer leur bien-être émotionnel.
 

La Flash technique 

 
La technique Flash (FT) est une thérapie  développée par Philippe Manfield, PhD en 2010, et basée sur des preuves pour réduire la perturbation associée aux souvenirs traumatiques ou autres souvenirs perturbants. Contrairement à de nombreuses interventions thérapeutiques conventionnelles pour les traumatismes, FT est une option minimale qui ne nécessite pas que le patient s’engage consciemment avec le souvenir traumatique. Cela lui permet de traiter les souvenirs traumatiques sans ressentir de détresse. Comme complément à la phase de préparation de l’EMDR ou à tout traitement basé sur l’exposition, cela permet de traiter des souvenirs qui seraient autrement intolérables ou accablants pour ce dernier.
 

Comprehensive Resource Model (CRM)

 
Est une approche thérapeutique développée par Lisa Schwarz, une psychothérapeute américaine, dans les années 2010. La CRM est basée sur l’idée que les traumatismes émotionnels sont stockés dans le corps et peuvent être traités en utilisant des ressources internes. Cette approche utilise des techniques basées sur la pleine conscience, la visualisation, la respiration et l’expression émotionnelle pour aider les patients à se connecter à leurs ressources internes et à traiter les traumatismes émotionnels. Les thérapeutes peuvent également utiliser des mouvements corporels pour aider les patients à libérer les émotions bloquées. La CRM est souvent utilisée pour traiter les troubles de stress post-traumatique, les phobies, les troubles anxieux et les troubles de l’humeur. La CRM est considérée comme une approche intégrative et flexible qui peut être adaptée pour répondre aux besoins individuels des patients. 
 

Le Brainspotting

Le Brainspotting est une technique de thérapie créée par le psychologue David Grand, PhD en 2003. Elle vise à aider les patients à traiter des traumatismes émotionnels en travaillant directement sur le cerveau et le système nerveux.
 
Le Brainspotting utilise la position des yeux pour identifier des “spots” ou des zones dans le cerveau où les émotions sont stockées. En utilisant des techniques de méditation et de respiration, le patient peut accéder à ces spots et libérer les émotions bloquées.
 
Bien que le Brainspotting soit une technique relativement nouvelle, il y a eu des études scientifiques qui ont soutenu son efficacité pour traiter les traumatismes émotionnels et les troubles de stress post-traumatique. En particulier, une étude publiée dans le Journal of Traumatic Stress a montré que le Brainspotting avait des effets positifs significatifs sur les symptômes de stress post-traumatique chez les survivants du 11 septembre.
 
Le Brainspotting est de plus en plus utilisé dans les milieux thérapeutiques et les professionnels de la santé mentale ont commencé à l’adopter comme une technique de traitement alternative pour les traumatismes émotionnels.
 
 

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

Se concentre sur la manière dont les pensées, les émotions et les comportements sont interconnectés et utilise des techniques cognitives et comportementales pour aider les patients à changer leurs schémas de pensées et de comportements négatifs.

La TCC est basée sur l’idée que les pensées, les émotions et les comportements sont interconnectés et qu’en changeant la façon dont nous pensons et agissons, nous pouvons améliorer notre santé mentale et émotionnelle. La TCC utilise des techniques telles que la restructuration cognitive, la thérapie comportementale et l’exposition progressive pour aider les patients à surmonter leurs problèmes.

En utilisant ces techniques, la TCC peut aider les patients à traiter des troubles tels que la dépression, l’anxiété, les troubles de stress post-traumatique, les troubles obsessionnels-compulsifs et les troubles alimentaires. Des études scientifiques ont également montré que la TCC peut modifier les connexions neuronales dans le cerveau, ce qui en fait une forme de thérapie neuro-émotionnelle.

En bref, la TCC est considérée comme une forme de thérapie neuro-émotionnelle qui utilise des techniques cognitives et comportementales pour aider les patients à changer leurs schémas de pensées et de comportements négatifs, et améliorer leur santé mentale et émotionnelle.

 

Chaque personne est unique et la thérapie qui fonctionne le mieux pour une personne peut ne pas être la meilleure pour une autre. Un professionnel de la santé mentale pourra vous aider à déterminer la meilleure thérapie pour vous.

 
 

Conclusion

 
Les thérapies neuro-émotionnelles sont des approches thérapeutiques innovantes qui utilisent les connaissances en neurosciences pour aider les individus à surmonter les troubles émotionnels et comportementaux. Ces thérapies se concentrent sur l’interaction entre le cerveau et les émotions, en utilisant des techniques pour modifier les connexions neuronales du cerveau et améliorer le bien-être émotionnel. Les thérapies neuro-émotionnelles sont efficaces pour traiter une variété de troubles émotionnels et comportementaux, tels que l’anxiété, la dépression, le stress post-traumatique, les phobies, les troubles alimentaires, les troubles de la personnalité, etc.
 
En combinant différentes thérapies neuro-émotionnelles, les praticiens peuvent aider les individus à mieux comprendre le fonctionnement de leur cerveau et à développer des outils pour réguler leurs émotions et améliorer leur bien-être émotionnel.
 
Marie-Agnès Thulliez
 
Quelques livres sur les thérapies neuro-émotionnelles :
 
Se libérer du passé” de Francine Shapiro-EMDR (éditions Les Arènes, 2013)
 
États du moi, transactions et symbiose : Psychologie des relations humaines” de John G. Watkins et Helen H. Watkins (éditions Satas, 2012)
 
“Au coeur de la tourmente, la pleine conscience : MBSR, la réduction du stress basée sur la mindfulness” de Jon Kabat-Zinn (éditions J’ai Lu, 2016)

Guérir avec le Brainspotting, le livre du Dr Christian Zaczyck

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Qu’est-ce que la mémoire traumatique ?

La mémoire traumatique se réfère à la capacité du cerveau à stocker et à rappeler des souvenirs liés à un événement traumatique. Des études ont montré que les rats traumatisés avaient une augmentation de l’expression de certaines protéines impliquées dans la consolidation de la mémoire, suggérant que la mémoire traumatique peut être renforcée par des mécanismes biochimiques spécifiques.

Elle peut être influencée par des facteurs tels que l’âge, la durée et la gravité de l’agression, ainsi que la présence de facteurs de stress supplémentaires tels que la violence domestique ou l’isolement social. Les femmes victimes de violences sexuelles qui ont été soumises à des facteurs de stress supplémentaires présentent une mémoire traumatique plus forte et plus durable que celles qui n’ont pas été soumises à ces facteurs de stress.

Les souvenirs traumatiques peuvent être déclenchés par des stimuli environnementaux qui rappellent l’événement traumatique, ce qui peut entraîner des symptômes de l’ESPT, d’anxiété et de dépression. Ces souvenirs peuvent interférer avec les activités quotidiennes et sociales des victimes, perturbant leur capacité à fonctionner normalement.

La mémoire traumatique n’est pas toujours précise et peut parfois être altérée par des facteurs tels que l’influence de tiers, la suggestion ou la reconsolidation de la mémoire. Ces facteurs doivent être explorés lors de l’évaluation et des explications alternatives doivent être prises en compte.

Pour traiter les traumatismes psychologiques, il est important que les professionnels intervenants soient formés à la psychotraumatologie et à la thérapie de soutien et des soins appropriés aux victimes de traumatismes. On sait aujourd’hui que la parole ne suffit pas pour aider les victimes de traumatismes, car dans ces situations, le langage et la capacité de raisonnement sont désactivés. Les victimes revivent l’événement traumatique avec la même intensité émotionnelle qu’au moment du trauma, même des années plus tard.

Les mémoires dysfonctionnelles sont encapsulées et déclenchées au moindre rappel de l’évènement, comme si le trauma se reproduisait. Les techniques thérapeutiques efficaces incluent l’EMDR, la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie de l’exposition peuvent apporter un réel changement.De nombreuses études contrôlées et randomisées ont montré la supériorité de la thérapie EMDR dans le retraitement des traumas.

La prévention est bien sûr très importante dans la lutte contre les traumatismes. Les programmes éducatifs et de sensibilisation qui encouragent une culture de prévention, de soutien et de respect mutuel peuvent aider à prévenir ces événements. Avec le retraitement des traumatismes, les victimes peuvent recevoir l’aide dont ils ont besoin, ainsi que le soutien apporté par un thérapeute empathique pour se remettre de leurs expériences et reconstruire leur vie avec confiance et résilience.

Marie-Agnès Thulliez

Une vidéo très interessante du Dr Murielle Salmona sur les mémoires traumatiques :

Véritable torture des victimes de violence sexuelle, une interview BFM TV de Murielle Salmona, psychiatre, psychotraumatologue, victimologie.

David Servan Schreiber, Guérir le stress, l'anxiété, la dépression, sans médicaments ni psychanalyse

L’EMDR qu’est-ce que c’est ?

D’après un article écrit par David Servan Schreiber

synthèse par Bernard A., dernière modification le 4 octobre 2009

 

  • EMDR Eye  – M ouvement  D esensibilisation and   R eprocessing
  • En français : Désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires ou
  • Intégration Neuro-Emotionnelle par le traitement adaptatif de l’information = = Retraitement  par la conscience des sensations physiques .

L’EMDR   est une véritable thérapie qui ne se limite pas aux simples mouvements oculaires (5). (Certains ont qualifié cette méthode de « nouvelle hypnose » : l’EMDR peut ressembler à l’hypnose…   mais ça n’est pas de l’hypnose   !…).

 

L’EMDR est désormais  reconnue   comme une   méthode rapide et efficace   (parfois spectaculaire) pour le traitement du   stress post-traumatique   par l’I  NSERM   en France, le département de la défense des Etats-Unis, l’American Psychiatric Association dans ses recommandations les plus récents (nov. 2004), et le National Institute for Clinical Excellence (UK) (2005).

 

La découverte de la thérapie EMDR (1987), les normes de son application ont fait et perdurent de faire l’objet d’un   grand nombre d’études scientifiques  .Dès 1998 – 2002, les résultats des études américaines étaient tellement impressionnants que trois méta -les analyses (études de toutes les études publiées) ont conclu que « l’EMDR était au moins aussi efficace que les meilleurs traitements existants, mais qu’elle semblait aussi être la méthode la mieux tolérée et la plus rapide ».

 

Mais l’EMDR est aujourd’hui connu comme alternative aux traitements, non seulement du stress post-traumatique mais aussi des dépendances, du deuil, de certaines phobies et même de certains états dépressifs.

 

Pour simplifier, l’EMDR permet :

 

  • d’alléger la charge émotionnelle liée aux événements traumatisants,
  • de favoriser le processus naturel d’auto-guérison et donc de réparer, par stimulation neuronale, des blessures psychologiques.

Autrement, l’EMDR a pour but de remplacer une émotion négative par une émotion positive, faire disparaître des symptômes liés à des événements du passé. À cette fin, la méthode utilise la stimulation sensorielle pour désamorcer, débloquer et libérer les expériences traumatiques de leur charge émotionnelle (et de leurs distorsions cognitives) par un retraitement des informations.

 

Le cerveau traumatisé

 

Lorsqu’un évènement traumatique bouleverse notre vie (la mort d’un proche, une viole, un accident, une humiliation), il ouvre une “plaie” dans notre cerveau émotionnel. Pourtant notre cerveau a une capacité innée à “digérer” des événements difficiles ; comme la peau a la capacité à se refermer après une blessure.

Tout traumatisme émotionnel laisse une “cicatrice” dans le cerveau. Des images IRM montrent l’activation spécifique d’un cerveau traumatisé au récit du pire moment de ce qu’il a vécu.

On y voit le centre de la peur activé (région de l’amygdale). Le cortex visuel est également activé, comme si le sujet “revoyait” l’événement traumatique. Par contre, on peut voir que l’aire du langage est désactivée, comme si la peur avait “débranché” la parole.

 

Or   en imitant les mouvements des yeux qui ont lieu spontanément pendant les rêves   (REM) (5), la thérapie EMDR   permet au cerveau de digérer très rapidement les résidus de traumatismes du passé  . En effet, après un choc psychologique (1), le Cerveau essaie naturellement de dépasser ces moments difficiles pendant les phases de rêves du sommeil paradoxal.

Si malgré cela l’événement douloureux a été mal “digéré” parce que trop violent ou parce que le sentiment d’impuissance était trop lourd, il se produit une sorte de blocage : les sensations et émotions liées à l’événement (leur charge émotionnelle ) restent dans le cerveau sous forme de mémoires dysfonctionnelles (2) … prêtes à se réactiver au moindre rappel du traumatisme : c’est l’état post-traumatique.

 

Le cerveau ayant donné tout ce qui compose l’événement, des mémoires résiduelles peuvent perturber la qualité de vie et parfois même l’équilibre psychique d’un individu. Pour souffrir à cet état, on sait que la parole est dans la grande majorité des cas insuffisants à faire disparaître les symptômes, même si souvent elle soulage et entraîne parfois des prises de conscience révélées curatives.

On sait aussi que la méditation zen ou la pleine conscience, par exemple, use une sorte d’attention double ou bifocale, dans le sens où le méditant peut à la fois revivre un problème émotionnel (dans tout son corps) et à la fois prendre conscience de ce qui se passe en lui au cours de cette reviviscence (9).

 

Mais ce qu’apporte en mieux l’EMDR, c’est qu’en même temps que la personne revit son problème, un thérapeute l’aide à utiliser une stimulation concomitante bilatérale (de chaque coté du corps) alternée par des mouvements oculaires ( ou un toucher/tapotement ou des fils).

Et nous savons que ces stimulations bifocales alternées de l’EMDR, remettent en route le retraitement des informations bloquées à l’origine des troubles : Conscience guidée et stimulation physique fournie en profondeur   sur   les souvenirs traumatiques (sur leur charge émotionnelle).L’EMDR est un véritable changement de paradigme dans le sens où la pathologie est désormais conçue comme un désordre non seulement psychologique, mais affectant un ensemble psycho-neuro-physiologique.

 

Et surtout, désormais on considère que la personne dispose de moyens naturels de traitement et de guérison des traumatismes psychiques, comme nous l’avons vu plus haut, analogues à ceux qui permettent la cicatrisation d’une plaie.

Le traitement EMDR en tiendra compte et se servira donc de la stimulation alternative alternative (motricité et neurologie), pour relancer ces processus naturels.Ainsi l’EMDR pourra retirer des représentations (niveau psychologique) dysfonctionnelles puisque leur évocation entraîne des réactions émotionnelles neurovégétatives (niveau somatique et comportemental) incompatibles et inadaptées avec la situation actuelle du sujet.Ainsi, l’EMDR qui est une thérapie complexe mais brève, propose d’identifier, d’évaluer les croyances liées au traumatisme, et de modifier spontanément la perception de l’ événement.

 

Par des mouvements oculaires alternatifs (5) qui ont pour effet d’activer toutes les parties du cerveau, et des entretiens avec le thérapeute, le patient puise de nouvelles ressources émotives et se retrouvent dans sa capacité à faire des choix.

 

Comment se passe une séance d’EMDR ?

 

L’EMDR offre un raccourci pour supprimer  au plus profond   les symptômes qui valent d’événements du passé qui n’ont pas été digérés par le système nerveux limbique (qui n’ont donc pas été “digérés” psychiquement) :

 

Concrètement, le thérapeute demande au patient une attention bifocale, qui consiste à se concentrer sur ses sensations physiques et d’en même temps revivre le trouble passé. En guidant le patient tout au long d’un protocole de travail spécifique à l’EMDR, le thérapeute aide à remettre en route un processus naturel de retraitement des informations dysfonctionnelles, qui était bloqué. Le patient se concentre sur ses sensations physiques mais n’ essayez de ne pas contrôler ses pensées et images intrusives. Car ces phénomènes ne se contrôlent pas développés… de même que la digestion de nos aliments ne se contrôlent pas ! L’EMDR ne fait pas intervenir la volonté. L’EMDR remet en route un processus naturel de “digestion”.

En particulier, l’EMDR intervient sur ce qu’on appelle la “mémoire du corps” (ou mémoire implicite), une mémoire dysfonctionnelle bloquée depuis l’événement traumatique.

 

En effet, grâce aux mouvements des yeux qui simulent ceux du sommeil paradoxal (REM), la thérapie permet au cerveau de digérer la charge du souvenir traumatique comme le rêve permet au cerveau de traiter les informations de la journée (5). Autrement dit, l’EMDR remet en route des processus bloqués, permet de retrouver des souvenirs émotionnels profonds et de les digérer : Les émotions et les représentations se séparent. La personne ne souffre plus quand elle repense à l’événement traumatisant. L’EMDR n’efface pas le passé, mais il ne fait plus mal. Et l’estime de soi remonte.

 

Principe :

 

Le principe fondateur de l’EMDR réside dans une nouvelle conception du traumatisme, qui fait appel à la neurologie (6). Les traumatismes violents créent des souvenirs dits « anormaux » (images, sons ou sensations corporelles) que le cerveau a du mal à assimiler. Codés sous une forme sensorielle plutôt que cognitive, ils peuvent être réactivés à tout moment. Ils sont souvent sans mots qui permettent de remplacer l’événement dans des dimensions humaines, avec un passé et un futur.

Ou, lors des séances EMDR, la stimulation bilatérale a pour effet de mobilisateur l’attention du patient pendant qu’il s’expose aux différents aspects du souvenir traumatique en mémoire :

 

Le mouvement oculaire a donc pour principal effet de synchroniser l’activité des deux hémisphères cérébraux – aires sensorielles et cognitives – , et peut permettre de reconnecter les émotions primaires du traumatisme (souvenir sensoriel et “photographique”) avec « la sagesse de la pensée et du langue » :

Le fait d’alterner cerveau droit et cerveau gauche (3), semble remettre en route le cerveau émotionnel (limbsystème), digérant la charge du souvenir traumatique comme lors d’un bon sommeil réparateur.

Autrement dit, la stimulation double alternée (4) débloque l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau. Le cerveau limbique va donc compléter le travail en remettant en mouvement un mécanisme naturel de retraitement de l’information et de guérison.

Le “balayage” débloque ainsi l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il complète le travail. En facilitant ce contact pensée-émotion (nature associative de la mémoire), l’EMDR s’apparenterait à une forme accélérée (et plus efficace) de la “cure par la parole”.

 

Déroulé d’une séance (protocole en huit phases) :

 

Après avoir expliqué au patient le protocole, le thérapeute installe celui-ci dans un lieu “sûr”, ancré dans des perceptions sensorielles et internes agréables. A tout moment de la séance, il lui sera possible d’y retourner s’il le souhaite.

L’étape suivante consiste à choisir la cible, une scène traumatique passée, ou une situation perturbante présente (crise d’angoisse ou phobie). En restant en contact avec l’émotion qu’elle suscite, le patient fixe les mouvements que le thérapeute fait avec sa main, de gauche à droite.

Chaque séquence est constituée d’une quinzaine d’allers-retours cadencés, d’amples et précis, de larges d’un mètre environ. Entre deux exercices des pauses permettent à la fois de mettre des mots sur l’événement et d’évaluer l’intensité de l’émotion.

Le protocole se poursuit jusqu’à ce que le patient constate une diminution satisfaisante de son stress.

Puis le thérapeute installe une croyance positive à la place de celle négative en lien avec le traumatisme.

L’événement traumatisant n’a pas été oublié, mais il se délivra de sa charge émotionnelle, comme après un deuil.

 

En résumé :

 

Les incidents, les événements dérangeants, voire traumatisants de la journée sont normalement traités et “digérés” pendant notre sommeil paradoxal (celui qui nous provoque des mouvements oculaires, dans la phase des rêves).

Donc le plus souvent, après une bonne nuit, après un bon sommeil réparateur, l’incident a perdu de sa charge émotionnelle, la personne choquée à pris du  recul  par rapport à l’incident.

Pourtant, certains événements psychiquement trop violents ne peuvent être traités par le cerveau des émotions. Le traumatisme reste alors “bloqué” en mémoire implicite (mémoire des affects), prêt à être réactivé émotionnellement dès que la vie nous met dans une situation similaire.

L’EMDR permettra de faire le travail qui n’a pu se faire en dormant.

En effet, les mouvements rythmiques alternatifs et la bifocalisation permettent de les mécanismes naturels de retraitement des réseaux en mémoire qui se produit durant le sommeil : => distanciation

 

Autrement dit, la stimulation double alternée semble relancer le processus de traitement de l’information. C’est ainsi que la thérapie EMDR permet :

  • au  cerveau,  tout comme dans un sommeil réparateur, de digérer rapidement des “résidus” de traumatismes du passé (et même l’accumulation de petits traumatismes anciens) ;
  • à l’  individu,  de dépasser le traumatisme et le sentiment d’impuissance, complètement et profondément, d’en modifier sa perception et de puiser de nouvelles ressources dans la réalité présente, et ce dans un laps de temps très court par rapport aux méthodes classiques (8) (9).

Remarques :

 

(1) Choc horreur émotionnelle : accident, agression morale ou physique ( viol, grand stress avec peur intense, horreur et sentiment d’impuissance totale, humiliation, etc) => blocage à la fois physique et psychologique => état post-traumatique (pensées intrusifs, etc.).

(2) Cerveau : il s’agit du cerveau émotionnel, inconscient = zones profondes du cerveau primitif, avant tout connecté au corps et souvent indépendant du cerveau cognitif néocortex.

(3) Stimulation bilatérale double = stimulation par alternance cerveau droit/cerveau gauche + attention bifocale = attention double partagée entre objet extérieur et souvenir intérieur.

(4) Exemple de stimulation double : mouvements oculaires + mentalisation des événements traumatiques

(5) Les mouvements oculaires peuvent être éventuellement remplacés par des stimulations tactiles ou auditives (droite – gauche).

(6) On sait aujourd’hui que l’état post-traumatique résulte d’une hyperactivité de l’hippocampe (souvenirs, représentations) qui boucle en circuit fermé avec l’amygdale (émotions, affects) tandis que le régulateur (thalamus) est “shunté”.

Alors que les thérapies verbales appliquées seulement sur le cortex, l’EMDR agit -par stimulation bifocale alternée- au niveau limbique, comme un « véritable sésame libérant les émotions », ouvrant tel un switch le court-circuit : c’est ainsi que le “circuit long” du réseau thalamus-hippocampe–amygdale est rétabli, d’où réactivation du thalamus et régulation entre hippocampe et amygdale…

(7) Bifocalisation => multiplication des canaux sensoriels => stimulation du système limbique.

 

(8)  Par rapport à la psychanalyse  :

 

  • « La thérapie EMDR permet-elle au patient de prendre un “raccourci” et de se dispenser d’un long travail d’introspection (psychothérapie analytique) pour se défaire de sa pathologie » ?

Réponse de l’EMDR-France :

« C’est exactement le cas. La thérapie EMDR semble effectivement offrir un « raccourci » pour éliminer les symptômes qui surviennent d’événements du passé qui n’ont pas été « digérés » par le système nerveux. Par contre, la thérapie EMDR ne remplace pas le travail psychanalytique pour ce qui a trait à une plus grande connaissance de soi sur le long terme. Les deux formes de thérapies sont d’ailleurs souvent utilisées conjointement avec profit ».

  • Comme l’écrit DSS, « L’EMDR ne renie pas les acquis de la psychanalyse, mais les étend jusque dans la réalité physique (donc au plus profond …  ) là où, au final, doit avoir lieu la guérison ».
  • « Globalement, l’EMDR est un traitement “de bas en haut” et non “du haut vers le bas… le cerveau fait partie du corps, il est gouverné par des principes similaires de cause et d’effet… le traitement débloque les traumatismes (les émotions non inventées) en les “digérant” …

Ce traitement se fait à un niveau physiologique et permet l’émergence spontanée  (donc non volontaire) de nouvelles  associations , de nouvelles prises de conscience et de nouvelles émotions. » ( Francine Shapiro ).

La thérapie EMDR (lorsqu’elle est bien menée) est donc beaucoup plus efficace, elle va beaucoup plus loin et plus profondément : elle active un processus naturel de guérison, ce que ne fait pas la psychanalyse.

 

  • L’EMDR provoque donc des  associations libres , avec infiniment plus d’efficacité que la méthode psychanalytique : l’EMDR semble d’ailleurs compléter le chemin défriché par Freud !
  • Ainsi, on pense que l’effet thérapeutique de l’EMDR serait. d’avoir accès à la mémoire implicite (“affects”) . et de la ré-associer avec la mémoire déclarative (“représentations”) … ce qui semblerait correspondre à la théorie première de Freud !
  • le thérapeute EMDR soutient mais ne cherche pas à traduire, à interpréter : il demande à la personne ce qu’elle ressent  dans son corps  lorsqu’elle revit mentalement une scène traumatisante. Il l’invite à se concentrer sur ces sensations.
  • le thérapeute EMDR ne doit pas trop intervenir, ne pas faire parler le patient de sa colère mais plutôt enchaîner rapidement par les mouvements oculaires :

Comme dans ces périodes de rêves, les mouvements oculaires dégradés les associations => par association, transformation de l’empreinte en mémoire (nature associative de la mémoire) => dégradés les deuils (évoqués par    Freud).

 

Avec l’EMDR, la guérison souvent rapide et profonde (lorsqu’il s’agit de traumatismes simples et que les cibles sont bien définies) et l’accélération des traitements conduit à remettre en cause certains à priori, comme : « c’est la parole qui guérit » ou bien : « Il faut beaucoup de temps pour guérir ». Il est ainsi prouvé que le temps de guérison ne dépend que de la justesse des solutions (compréhension et mise en œuvre) remboursées par le thérapeute au problème du patient.

(9)  EMDR par rapport à certaines techniques énergétiques ou de méditation  :

 

L’EMDR est une forme guidée et accélérée de la méditation “de pleine conscience” à laquelle il manque la stimulation alternative. Par conséquent, la méditation pleine conscience est une discipline assez difficile, et les résultats sont plus longs à venir.

Grâce à cette stimulation bilatérale, l’EMDR facilite et accélère les mécanismes (avec en plus l’accompagnement du thérapeute).

Le résultat, c’est que contrairement à l’EMDR, les techniques de méditation ou de cohérence cardiaque ou d’auto-EFT par exemple, doivent être pratiquées en continu et demandent beaucoup d’entrainement.

Une thérapie EMDR permet un travail beaucoup plus approfondi que ces techniques, avec un résultat plus durable et même définitif si la thérapie a été bien menée.

 

C’est pourquoi l’EMDR ne peut être mise entre toutes les mains.

Pour prévenir tout risque de charlatanisme, de secte, de pratique abusive, que « L’Association Européenne d’EMDR a établi des critères très stricts qui régissent le titre de ” Praticien EMDR Certifié ” » :

Ceux-ci n’ont été admis à la formation EMDR que sur des critères de sélection très stricts.

En plus de leur formation de base à la psychothérapie, ces thérapeutes doivent non seulement avoir complété tout un cycle de formation et de supervision mais en plus, ils sont dans l’obligation de suivre une formation continue à l’EMDR.

 

http://www.emdrrevue.com

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eye_movement_desensitization_and_reprocessing

 

Principaux ouvrages sur l’EMDR :

 

  • « EMDR –  » de Jacques Roques (éd. CouleurPsy – Seuil – 2007), interview de David Servan-Schreiber.
  • « L’EMDR » de Jacques Roques (éd. Découvrir – Dunod InterEditions – 2008).Traitement, théorie, témoignages
  • « Manuel d’EMDR : Principes, protocoles, procédures » de Francine Shapiro (éd. InterEditions – 2007), préfacé par David Servan-Schreiber. Public : Professionnels de la relation d’aide et du soin.
  • « Des yeux pour guérir » de Francine Shapiro (éd. CouleurPsy – Seuil – 2005), préfacé par David Servan-Schreiber.
  • EMDR : la thérapie pour guérir l’angoisse, le stress et les traumatismes
  • « EMDR, une révolution thérapeutique » de Jacques Roques (éd. la méridienne – 2004), préfacé par David Servan-Schreiber.
  • « ABC de l’EMDR – la thérapie des émotions » de Sophie Madoun et Dr Danielle Dumonteil (éd. Grancher – 2005) : petit livre simple et clair, mais limité par rapport aux ouvrages de Jacques Roques et Francine Shapiro, les références.

© David Servan-Schreiber

Faire un bon ancrage positif pour booster sa motivation

                           Comment faire un bon ancrage positif
                                 pour booster sa motivation

 

 

 

L’ancrage émotionnel nous vient de la PNL (Programmation neurolinguistique) et permet au moyen de techniques simples de changer d’état d’esprit afin de réagir de façon différente à des situations dans lesquelles nous pouvons être en détresse émotionnelle ou pour reprogrammer notre mental afin de mieux réagir.

Les évènements et les situations que nous vivons se codent dans notre cerveau avant tout avec nos 5 sens :

Ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous sentons, ce que nous goûtons, ce que nous touchons.

Tout cela donne le ton à notre ressenti  

 

C’est pour cela que nous ressentons des émotions positives ou des émotions négatives en fonction des endroits dans lesquels nous nous trouvons, ou bien de situations que nous vivons.  

Notre état mental nous vient de l’association que fait notre cerveau à partir des évènements que nous avons vécus et surtout de la façon dont nous les avons vécus.

Ce qui veut dire que les ancrages que nous avons dans notre cerveau nous viennent des expériences que nous avons  faites tout au long de notre vie, qu’elles soient positives ou négatives.

 

 Exemples négatifs

Imaginons par exemple, qu’enfant vous avez eu une humiliation devant toute la classe qui s’est moquée de vous lors d’une interrogation au tableau alors que vous aviez oublié votre leçon. Vous vous êtes fait en plus gronder par le maitre ou la maitresse et gardez, même après plusieurs années, le souvenir qui fait encore mal quand vous y repensez, une gêne, un inconfort ou une perte de confiance en vous quand vous devez vous exprimer en public.

 

 

Un autre exemple, vous avez été impliqué dans un accident de voiture. Les réactions iront selon l’intensité de l’évènement et selon que vous ayez été seul ou aidé; à ne plus prendre la voiture, ne plus conduire, ou ressentir de l’inconfort quand vous repassez sur les lieux de l’accident, du stress, une attaque de panique…

 

Exemples positifs

Petit votre grand-mère vous faisait des câlins, des bisous, les bons petits plats que vous aimiez, l’odeur de ces plats vous fera du bien, vous rappellera les bons moments passés avec elle et vous feront ressentir des sensations agréables et des émotions positives.

 

 

Vous avez réussi un examen, vous êtes fier, heureux, plein d’énergie. Vous vous sentez sur le toit du monde !

 

Nous pouvons apprendre à nous conditionner pour changer notre état d’esprit, puisque nous avons dans notre cerveau une banque de souvenirs dans lesquels nous pouvons aller piocher pour retrouver des moments de puissance. Et il y en a, même si nous sommes souvent submergés par les souvenirs négatifs. Bien sur, si le souvenir qui nous plombe est fortement connoté négativement, voir extrêmement traumatique, nous aurons besoin de quelques séances de thérapie style EMDR pour nous aider à en sortir plus rapidement. Il n’en reste pas moins, qu’en utilisant des techniques d’ancrage positives, nous pouvons changer notre état mental.

 

Comment effectuer un bon ancrage positif, facilement en 9 étapes ?

Nous pouvons effectuer un ancrage en fonction de l’état d’esprit dans lequel nous voudrions être pour affronter une situation. Ici, nous allons utiliser notre imaginaire. 

 

Exemple : Le lundi, vous ne vous sentez pas bien, surtout quand le temps est gris. 

 

Nous allons premièrement faire un inventaire de : ce que vous voyez, entendez, sentez, goûtez, touchez.

 

 

 1. Changer l’image intérieure 

 

Quelle image avez-vous à l’intérieur de vous.Comment est-elle ? Grande, sombre, peu motivante ? Où êtes-vous ? À l’intérieur, à l’extérieur ? Vous sentez-vous rassuré, en sécurité ?

imaginez que vous changez l’image : imaginez que vous y mettez de la lumière, à l’intérieur, vous allumez, à l’extérieur imaginez qu’il y a du soleil.

 

2. Changer ce que vous entendez

 

 

Qu’entendez-vous, les sons sont-ils mélodieux ou désagréables ? S’ils sont agréables, c’est OK, s’ils ne le sont pas, vous pouvez imaginer une radio d’où proviennent les sons et vous pouvez tout simplement débrancher la prise.

 

3. Changer ce que vous sentez

Que sentez-vous ? L’odeur est-elle agréable ? Si elle est désagréable, vous pouvez imaginer que vous la mettez dans une bouteille et que vous fermez soigneusement le bouchon.

 

4. Changer ce que vous touchez

Que touchez-vous ? Changez ce que vous imaginez toucher en une matière agréable.

 

5. Changer ce que vous goûtez

 


6. Amplifier les sensations

Maintenant, nous allons amplifier toutes les sensations agréables, imaginer une image lumineuse, des sons mélodieux, une odeur qui vous fait du bien, un goût exquis et un toucher agréable.

 

 

7. Evaluer les sensations

Nous allons les évaluer sur une échelle de 1 à 7

1 =  Pas très convaincu

7 = Tout à fait convaincu

 

8. Installer l’ancrage

– Posez ensuite, vos 2 mains soit sur vos épaules, ou vos genoux en faisant 4 tapotements alternatifs, pas plus. Prenez de grandes respirations profondes et agréables en inspirant par le nez et en expirant par la bouche.

 

9. Amplifier l’installation

-Recommencez 2 ou 3 fois pour bien l’installer.

 

La technique rapide

Imaginez, un lieu, une chanson, un mot, un moment où vous vous êtes senti particulièrement bien. Rappelez-vous ce que vous avez vu, entendu, senti, touché, gouté. Posez vos 2 mains soit sur vos épaules, soit sur vos genoux en faisant 4 tapotements, pas plus. Prenez de grandes respirations profondes et amplifiez l’image et la sensation. 

Recommencez 2 ou 3 fois pour bien amplifier l’ancrage.

Ça y est, vous savez comment faire un ancrage et il vous suffira d’y repenser et de poser votre main sur vos genoux ou vos épaules pour faire revenir le ressenti agréable. 

 

Marie-Agnès Thulliez

 

Écouter cet article:

 

Qu’est-ce qu’un trauma ?

Selon le Pr Besel Van Der Kolk : “Contrairement à la croyance populaire, les traumatismes sont extrêmement courants. Nous avons tous des emplois, des événements de la vie et des situations désagréables qui nous causent un stress quotidien. Mais lorsque notre corps continue à revivre ce stress pendant des jours, des semaines, des mois, voire des années, ce stress modifie notre cerveau, créant un traumatisme dans notre esprit, et ce traumatisme peut éventuellement se manifester dans notre corps physique.

Le traumatisme n’est pas ce qui nous arrive, mais la façon dont nous réagissons à la situation traumatique. Un événement qui est traumatisant pour une personne peut ne pas être un problème pour une autre. Le fait qu’un événement devienne traumatique ou non dépend en grande partie de l’entourage de la personne qui le vit. Était-elle seule et effrayée, était-elle réconfortée par ses amis et sa famille ?

Le problème avec le traumatisme, c’est qu’il commence lorsque quelque chose nous arrive, mais ce n’est pas là qu’il s’arrête – il modifie notre cerveau. Une fois que notre cerveau a changé et que nous sommes constamment en mode  combat ou fuite, il peut être difficile de rester concentré, de ressentir de la joie ou d’éprouver du plaisir jusqu’à ce que ce traumatisme soit guéri. Heureusement, les pratiques psychologiques modernes développent des méthodes innovantes qui fonctionnent réellement pour guérir des traumatismes”.

Dans la vidéo ci-dessous, Bessel Van Del Kolk nous dit :  

” La chose la plus importante à savoir est qu’il y a une différence entre un traumatisme et le stress. Comme j’aime le dire aux gens, la vie est souvent nulle. Nous avons tous des emplois et des situations qui sont vraiment désagréables. Mais dès qu’une situation est terminée, elle est terminée. Le problème avec les traumatismes, c’est que lorsque la situation est terminée, votre corps continue à la revivre.

Mon nom est Bessel van der Kolk. Je suis psychiatre, neuroscientifique et auteur du livre “The Body Keeps the Score”.

J’ai commencé à m’intéresser aux traumatismes lors de mon premier jour de travail à l’administration des anciens combattants. C’était en 1978, et la guerre du Vietnam était terminée depuis six ou sept ans. Le tout premier jour où j’ai rencontré des vétérans du Vietnam, j’ai été époustouflé. C’était des gars de mon âge, qui étaient clairement intelligents, compétents et athlétiques. Et ils étaient clairement l’ombre d’eux-mêmes. Mais leur corps était clairement affecté par le traumatisme et ils avaient beaucoup de mal à se connecter avec de nouvelles personnes après la guerre.

À cette époque, un groupe d’entre nous a commencé à définir ce qu’est un traumatisme. Et dans la définition du TSPT, nous écrivons que ces personnes ont été exposées à des événements extraordinaires, en dehors de l’expérience humaine normale. Maintenant, avec le recul, cela nous montre à quel point nous étions ignorants et étroits d’esprit, car il s’est avéré que ce n’est pas du tout notre expérience habituelle.

Les gens pensent généralement à l’armée quand ils parlent de traumatisme. Mais en Amérique, au moins un enfant sur huit est témoin de violences physiques de la part de ses parents. Un nombre encore plus important d’enfants se font battre très fort par leurs propres soignants. Un très grand nombre de personnes en général, mais les femmes en particulier, ont des expériences sexuelles qui étaient clairement non désirées et qui les ont laissées confuses et énervées.

Ainsi, contrairement à ce que nous pensions au départ, le traumatisme est en fait extrêmement courant. Il y a beaucoup de débats sur ce qu’est le traumatisme à ce jour. Mais en gros, le traumatisme est quelque chose qui vous arrive et qui vous bouleverse au point de vous submerger. Et il n’y a rien que vous puissiez faire pour éviter l’inévitable. Vous vous effondrez dans un état de confusion, voire de rage, parce que vous êtes incapable de fonctionner face à cette menace particulière. Mais le traumatisme n’est pas l’événement qui se produit, le traumatisme est la façon dont vous y répondez.

L’un des principaux facteurs d’atténuation d’un traumatisme est la personne qui est là pour vous à ce moment précis. Quand, enfant, vous êtes mordu par un chien, c’est vraiment très effrayant et très désagréable. Mais si vos parents viennent vous chercher et vous disent : “Oh, je vois que tu es vraiment mal en point, laisse-moi t’aider”. La morsure de chien ne devient pas un gros problème parce que les fondements de ta sécurité n’ont pas été détruits. Nous sommes des personnes profondément interdépendantes, tant que nos relations sont intactes, nous supportons plutôt bien les traumatismes. C’est une expérience subjective et ce qui est peut-être traumatisant pour vous ne l’est peut-être pas pour moi, en fonction de notre personnalité et de nos expériences antérieures.

Le problème du traumatisme, c’est qu’il commence par quelque chose qui nous arrive, mais ce n’est pas là qu’il s’arrête, car il modifie votre cerveau. Une grande partie de l’empreinte du traumatisme est dans la partie très primitive de survie de votre cerveau que j’aime appeler le cerveau cafardeux. Une partie de vous qui ne fait que repérer ce qui est dangereux et ce qui est sûr. Et quand vous êtes traumatisé, cette petite partie de votre cerveau, qui est habituellement très silencieuse, continue à envoyer des messages. Je suis en danger. Je ne suis pas en sécurité. L’événement lui-même est terminé, mais vous continuez à réagir aux choses comme si vous étiez en danger. Nous parlons de survie. Nous parlons de rester en vie. Je dis que certaines personnes se mettent en mode combat-fuite. Ou à un niveau plus primitif, le cerveau des gens s’arrête et ils s’effondrent. Pourtant, ces réponses automatiques ne sont pas le produit de vos évaluations cognitives, elles sont le produit de votre cerveau animal qui essaie de rester en vie face à quelque chose que cette partie de votre cerveau interprète comme une menace pour votre vie. Le problème est alors que vous n’êtes pas en mesure de vous engager, d’apprendre, de voir le point de vue des autres ou de coordonner vos sentiments avec votre pensée.

Les personnes traumatisées ont d’énormes difficultés à éprouver du plaisir et de la joie. Mais le problème central est lié à nos hormones et à nos impulsions physiologiques qui ont trait à la survie. Votre corps se mobilise sans cesse pour se battre. Vous avez toutes sortes d’anomalies immunologiques. Des anomalies endocriniennes. Et cela dévaste vraiment votre santé physique aussi.

Souvent, les problèmes physiques sont plus durables que les problèmes mentaux. Et l’autre chose qui est terriblement importante est l’impact de la pauvreté, ou l’impact du racisme, ou l’impact du chômage. Il existe d’autres sociétés qui sont beaucoup plus sensibles aux traumatismes que nous. Là où il n’y a pas d’énormes inégalités de revenus, où les soins de santé sont universels, où la garde des enfants est universelle. Une culture comme celle-là s’intéresse vraiment aux antécédents de certaines formes de pathologie. Donc, la grande question est une question politique.

Comment réorganiser notre société pour qu’elle connaisse vraiment les traumatismes afin que les personnes qui grandissent dans des conditions extrêmes puissent devenir des membres à part entière de la société ? Le sens de la communauté et le fait que les gens soient là les uns pour les autres sont des éléments essentiels pour survivre et s’épanouir”.

Pr Bessel Van Der Kolk

À propos de Bessel van der Kolk :

Bessel van der Kolk est un psychiatre connu pour ses recherches dans le domaine du stress post-traumatique depuis les années 1970. Ses travaux portent sur l’interaction entre l’attachement, la neurobiologie et les aspects développementaux des effets des traumatismes sur les personnes. Sa principale publication, Traumatic Stress : The Effects of Overwhelming Experience on Mind, Body, and Society, traite de la manière dont le rôle des traumatismes dans les maladies psychiatriques a évolué au cours des 20 dernières années.

Le Pr van der Kolk est l’ancien président de l’International Society for Traumatic Stress Studies, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de l’université de Boston et directeur médical du Trauma Center du JRI à Brookline, dans le Massachusetts. Il a enseigné dans des universités et des hôpitaux aux États-Unis et dans le monde entier, notamment en Europe, en Afrique, en Russie, en Australie, en Israël et en Chine.

Bibliographie
Le corps n’oublie rien