Emotions

EMDR

L' EMDR

Une méthode innovante pour traiter les traumatismes
et encourager la guérison

 
 
 
 
Ecoutez cet article :
 
In French
 
 
En anglais
 
 
La thérapie EMDR est un acronyme qui veut dire « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » également connu sous le nom de thérapie de désensibilisation et de retraitement par les mouvements oculaires. 
C’est une approche psychothérapeutique créée par Francine Shapiro, américaine et docteur en psychologie.  Développée en 1989, l’EMDR s’est révélée être efficace pour traiter les troubles liés aux traumatismes, selon des études scientifiques (Van der Kolk et al., 2007).
 
L’EMDR est une thérapie intégrative qui combine des éléments de différentes approches thérapeutiques telles que les thérapies cognitivo-comportementales, la Gestalt Thérapie, la thérapie centrée sur la personne, les états de conscience modifiés (état hypnotique, pleine conscience) et la psychanalyse ( Shapiro, 2018).
 
 

Le modèle de traitement adaptatif de l’information

L’EMDR se fonde sur le modèle du traitement adaptatif de l’information (TAI) (Solomon & Shapiro, 2008). Ce modèle suggère que chaque individu possède un mécanisme physiologique d’adaptation permettant d’absorber et d’intégrer les expériences vécues afin de mieux s’adapter à son environnement.
 
Ainsi, les aspects bénéfiques de ces expériences sont qualifiés et accessibles pour orienter nos décisions futures. Les expériences sont intégrées dans des réseaux de mémoire préexistants et sont reliées à des expériences similaires, ce qui leur confère une signification (Shapiro, 2001).
 
 
Néanmoins, lorsque les événements vécus sont extrêmement perturbateurs ou traumatiques, le processus de TAI peut être entraîné.
Les conséquences négatives qui en résultent sont souvent persistantes et peuvent se traduire par un trouble de stress post-traumatique (TSPT), des troubles dépressifs, anxieux, alimentaires, des addictions ou divers problèmes physiques (Bisson et al., 2013).
 
Le modèle du TAI considère ainsi le traumatisme comme une entrave au processus adaptatif. Il stipule également que les situations douloureuses actuelles peuvent raviver un événement passé non résolu et non traité, comme par exemple, une personne ayant été
victime d’un accident de voiture, qui ressent de l’anxiété et du stress lorsqu’elle se trouve dans une voiture, ou lorsqu’elle entend
un bruit similaire à celui de l’accident, même des années après.
 
 

L’efficacité de l’EMDR

 
Des études scientifiques ont confirmé l’efficacité de l’EMDR pour le traitement des traumatismes et des troubles post-traumatiques. 
Par exemple, une méta-analyse réalisée par Chen et al. (2015) a montré que l’EMDR était plus efficace que d’autres thérapies pour traiter
l’Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT).
En outre, des recherches ont indiqué que l’EMDR peut également être bénéfique pour les personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs et alimentaires, ainsi que pour celles ayant des antécédents d’addiction (Shapiro, 2018). En plus de ces troubles, l’EMDR peut être utilisé pour retirer tous les souvenirs d’événements traumatiques qui ont laissé une empreinte douloureuse dans la vie d’une personne, comme une humiliation publique ou une rupture difficile, qui peut causer de l’ anxiogène.
 
 

Les phases de l’EMDR

 
La thérapie EMDR se déroule en 8 étapes, permettant de traiter de manière différenciée et complète les traumatismes et les troubles qui en sont attendus (Shapiro, 2001).
 
  1. Histoire du patient et planification.
  2. Préparation.
  3. Évaluation et identification des cibles.
  4. Désensibilisation.
  5. Installation.
  6. Exploration des cognitions.
  7. Clôture de la séance.
  8. Évaluation de la progression.
 
La phase de désensibilisation de l’EMDR implique l’utilisation de stimulations bilatérales, telles que des mouvements oculaires, des sons alternés ou des tapotements, pour aider le patient à retraiter les souvenirs traumatiques. 
Le patient se concentre sur le souvenir traumatique tout en suivant l’alternative de stimulation choisie avec le thérapeute.
 
 

L’EMDR en action

 
Pendant la séance, le thérapeute demande au patient d’identifier l’image la plus difficile du souvenir, la cognition négative et irrationnelle associée et la zone corporelle où il ressent une gêne (Shapiro, 2001). Le patient est invité
à être un observateur des manifestations psychiques et physiques sans jugement ni retenu. Les associations qui se forment relient les différents éléments en rapport avec l’expérience traumatique et permettent de mettre en relation les croyances irrationnelles négatives, avec des connaissances matures et plus objectives. (Shapiro, 2018).
 
La métabolisation, la digestion et la dissolution des perceptions négatives initiales et irrationnelles aboutissent à une compréhension adaptée, rationnelle et saine de la situation traumatique. L’efficacité de la méthode est évaluée par la diminution ou l’élimination de la souffrance, ou bien, l’événement ne déclenche plus de peur, d’angoisse ou de souffrance (Shapiro, 2001).
 
Contrairement aux thérapies comportementales, l’exposition en EMDR ne dure que quelques secondes lors de l’activation du souvenir traumatique en début de phase de retraitement. Bien qu’une séance nécessite l’évocation du traumatisme, il n’est pas obligatoire de le décrire en détail (Shapiro, 2001).
 
L’EMDR ne supprime pas les souvenirs, mais les retraite pour empêcher les réactions émotionnelles intenses. Le processus dissout les perceptions négatives initiales et irrationnelles et permet de les incorporer de manière adaptative dans la mémoire autobiographique en réduisant la charge émotionnelle négative associée à ces souvenirs traumatiques. Ce processus permet au patient de retrouver un sentiment de sécurité et de contrôle.
 
 

Comment fonctionne l’EMDR ?

 
 
On se demande souvent comment fonctionne l’EMDR pour produire un effet thérapeutique aussi spectaculaire ? La réponse reste décevante car il n’y a à ce jour pas d’explication exacte. Cette incertitude n’est pas spécifique à l’EMDR, elle est commune à la plupart
des psychothérapies, et il en existe plus de 400. Cependant, L’EMDR est l’une des thérapies pour laquelle il y a eu de très nombreuses recherches. D’autres sont actuellement en cours pour établir des hypothèses intéressantes comme celles qui suit :
 
Lorsqu’une personne est traumatisée, son système nerveux autonome est activé en réponse au danger perçu. Le système sympathique,
qui est une partie du système nerveux autonome, et responsable de la réponse :
Attaque/fuite/sidération. Il augmente la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la respiration et la production d’adrénaline, qui est une hormone de stress. Cela peut empêcher l’intégration adaptative de l’information traumatique.
 
Lors d’une séance d’EMDR, la stimulation bilatérale permet de synchroniser les deux hémisphères du cerveau, favorisant ainsi l’intégration adaptative de l’information traumatique. Cette stimulation induit également une relaxation profonde, ce qui stimule le fonctionnement parasympathique du cerveau. Le système parasympathique est responsable de la relaxation et de la récupération du corps, et l’acétylcholine est le principal neurotransmetteur de ce système. Elle est impliquée dans de nombreuses fonctions du corps, telles que la contraction musculaire, le rythme cardiaque, la régulation du sommeil et de l’attention, ainsi que la mémoire et les fonctions cognitives. En favorisant le fonctionnement parasympathique et la libération d’acétylcholine, l’EMDR permet une réduction des réactions émotionnelles intenses et persistantes associées aux souvenirs traumatiques (Shapiro, 2001 ; Sack et al., 2008).
 
L’attitude de “double attention” utilisée dans l’EMDR consiste à être attentif à la fois à ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur de soi. Cette attitude est similaire à celle utilisée dans la méditation de pleine conscience, où l’on est attentif à ses pensées, émotions et sensations physiques. Cette attitude permet de rester en contact avec ses émotions et ses sensations physiques pendant la phase de retraitement, ce qui est important pour le traitement adaptatif et intégré des souvenirs traumatiques (Shapiro, 2001).
 
 
 

Les sentiments  contradictoires qui freinent la guérison !

 
Lorsque l’on souhaite guérir, il est normal de ressentir des sentiments contradictoires, l’ambivalence est un phénomène humain.
Même si on a conscience de vouloir se soigner, certaines parties de nous peuvent s’opposer à ce changement. Le désir de guérison
est souvent accompagné d’une résistance au changement et implique souvent des modifications importantes dans nos vies, ce qui
peut engendrer de l’anxiété et de l’inquiétude. La thérapie nécessite une alliance solide et sécurisée entre le patient et le thérapeute
pour s’engager en toute confiance dans ce processus de changement et de découverte de soi.
 
 

Les études scientifiques

 
Plusieurs études scientifiques ont été nécessaires pour évaluer l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des traumatismes et
des troubles post-traumatiques. Une étude menée par le Pr Bessel Van der Kolk et al. (2007) a comparé l’efficacité de l’EMDR
et celle de la thérapie cognitivo-comportementale pour le traitement du trouble de stress post-traumatique. Les résultats ont
montré que l’EMDR est plus efficace que la thérapie cognitivo-comportementale pour traiter ce trouble.
 
D’autres études ont également démontré l’efficacité de l’EMDR dans le traitement d’autres troubles tels que l’anxiété, la dépression,
les troubles alimentaires et les antécédents de toxicomanie (Shapiro, 2018). Ces études ont consolidé la place de l’EMDR en tant qu’approche thérapeutique efficace pour le traitement des traumatismes et de leurs conséquences négatives sur la santé mentale
et physique des individus.
 

Conclusion

 
L’EMDR est une approche thérapeutique innovante qui a révolutionné la prise en charge des traumatismes et des troubles qui en
découlent. En aidant les patients à retraiter les souvenirs traumatisants et à les intégrer de manière adéquate dans leur mémoire autobiographique, l’EMDR favorise la guérison et contribue à réduire ou éliminer les symptômes liés aux traumatismes.
Cependant, le traitement doit être adapté à chaque patient et supervisé par un professionnel formé et compétent.
Les études scientifiques confirment l’efficacité de l’EMDR dans le traitement des troubles post-traumatiques
(Chen et al., 2015) et d’autres troubles psychologiques, tels que les troubles anxieux, dépressifs et alimentaires
(Shapiro, 2018).
 
Marie-Agnès Thulliez
 
 

Bibliographie :

 
  • En ligne Shapiro, F. (2001). Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR): Principes de base, protocoles et procédures (2e éd.). Presse Guilford.
  • Van der Kolk, BA, Spinazzola, J., Blaustein, ME, Hopper, JW, Hopper, EK, Korn, DL et Simpson, WB (2007). Un essai clinique randomisé sur la désensibilisation et le retraitement des mouvements oculaires (EMDR), la fluoxétine et la pilule placebo dans le traitement du trouble de stress post-traumatique : effets du traitement et entretien à long terme. Tourillon de psychiatrie clinique, 68(1), 37-46.
  • Chen, YR, Huang, MF et Yeh, ML (2015). Efficacité de la désensibilisation et du retraitement des mouvements oculaires chez les patients souffrant de trouble de stress post-traumatique : une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés. PloS un, 10(8), e0135173.
  • Shapiro, F. (2018). Désensibilisation et retraitement des mouvements oculaires : principes de base, protocoles et procédures. Éditions Guilford.
  • Bisson, J., Roberts, NP, Andrew, M., Cooper, R. et Lewis, C. (2013). Thérapies psychologiques pour le trouble de stress post-traumatique chronique (SSPT) chez l’adulte. Base de données Cochrane des revues systématiques, 2013(12). doi : 10.1002/14651858.CD003388.pub4
  • Carlson, J., Chemtob, CM, Rusnak, K., Hedlund, NL et Muraoka, MY (1998). Traitement de désensibilisation et de retraitement des mouvements oculaires (EMDR) pour le trouble de stress post-traumatique lié au combat. Journal du stress traumatique, 11(1), 3-24. doi: 10.1023/A:1024464517714
  • Lee, CW, & Cuijpers, P. (2013). Une méta-analyse de la contribution des mouvements oculaires dans le traitement des souvenirs émotionnels. Journal de thérapie comportementale et de psychiatrie expérimentale, 44(2), 231-239. doi : 10.1016/j.jbtep.2013.01.007
  • Seidler, GH, & Wagner, FE (2006). Comparaison de l’efficacité de l’EMDR et de la thérapie cognitivo-comportementale centrée sur les traumatismes dans le traitement du SSPT : une étude méta-analytique. Médecine psychologique, 36(11), 1515-1522. doi: 10.1017/S0033291706007963

Lâcher prise

 

Lâcher prise

 

Pourquoi abandonner le contrôle de nos illusions est essentiel pour notre bien-être émotionnel ?

 

Écouter cet article en français :

 

Écoutez cet article en anglais :

 

Le lâcher prise est un concept souvent mal compris, mais il peut être compris en tant que processus de libération émotionnelle qui nous aide à vivre plus sereinement. En examinant les différentes façons dont nous pouvons nous libérer de nos illusions et de nos pensées limitantes, nous pouvons mieux gérer nos émotions.

 Le lâcher prise est souvent associé à la faiblesse, mais en réalité, c’est un processus qui peut nous aider à progresser, à nous libérer de poids inutiles et à changer notre façon de percevoir les choses. Pour mieux comprendre cette notion, nous allons examiner son histoire, ses analogies, ses exemples et ses perspectives contre-intuitives.

Historiquement, la notion de lâcher prise remonte à la philosophie bouddhiste, qui prône la libération des désirs et des attachements pour atteindre l’éveil. Dans la psychologie, le lâcher prise est souvent associé à la thérapie cognitivo-comportementale, qui consiste à changer notre façon de penser pour mieux gérer nos émotions.

Une analogie courante pour illustrer le lâcher prise est celle de la rivière. Si nous essayons de contrôler la rivière, elle finira par nous emporter. En revanche, si nous laissons la rivière suivre son cours, elle nous emmènera vers de nouveaux horizons.

Les exemples de lâcher prise sont nombreux et variés. Nous pouvons lâcher prise sur une relation amoureuse qui ne fonctionne pas, sur une situation de travail qui nous cause du stress, sur des attentes irréalistes que nous avons de nous-mêmes, sur des ressentiments envers quelqu’un qui nous a fait du mal, etc.

Cependant, la clé du lâcher prise ne consiste pas à renoncer à nos aspirations, mais plutôt à être conscients de nos limites et à accepter les situations telles qu’elles sont. Cela ne veut pas dire que nous devons être passifs, mais plutôt que nous devons adopter une attitude plus ouverte et flexible.

Le lâcher prise est souvent contre-intuitif, car il implique de lâcher le contrôle sur des choses que nous croyons pouvoir contrôler. Cela peut être effrayant, car cela signifie que nous devons nous confronter à l’inconnu. Cependant, c’est souvent en lâchant prise que nous trouvons de nouvelles opportunités et de nouveaux horizons.

En résumé, le lâcher prise est un processus de libération émotionnelle qui nous aide à mieux gérer nos émotions en nous libérant de nos illusions et de nos pensées limitantes. Pour y parvenir, nous devons être conscients de nos limites, accepter les situations telles qu’elles sont, adopter une attitude plus ouverte et flexible, et nous confronter à l’inconnu.

 

Exercice pratique 1 :

 

  1. Trouvez un endroit calme où vous pourrez être seul et tranquille pendant quelques minutes.
  2. Prenez quelques respirations profondes et lentes pour vous détendre.
  3. Pensez à une situation qui vous cause de la tension ou du stress, quelque chose qui vous empêche de lâcher prise.
  4. Visualisez cette situation sous forme d’une boule ou d’un objet solide que vous tenez dans votre main.
  5. Imaginez-vous en train de lâcher cette boule ou cet objet, en laissant aller toutes les tensions, les peurs et les préoccupations qui y sont associées.
  6. Respirez profondément et lentement pendant quelques instants, en laissant votre corps se détendre et votre esprit se libérer.
  7. Visualisez maintenant un paysage agréable, un endroit paisible et calme, où vous pouvez vous détendre complètement.
  8. Imaginez-vous en train de vous promener dans ce paysage, en ressentant la paix et la sérénité qui y règnent.
  9. Restez dans cette visualisation pendant quelques minutes, en ressentant le calme et la tranquillité se diffuser dans tout votre être.
  10. Répétez cet exercice régulièrement, chaque fois que vous vous sentez tendu ou stressé, pour vous aider à lâcher prise et à retrouver votre sérénité intérieure.

Cet exercice peut vous aider à vous libérer de vos préoccupations et de vos pensées limitantes, en vous permettant de vous concentrer sur des pensées et des images positives. En pratiquant régulièrement, vous pouvez améliorer votre bien-être émotionnel et physique, et vous libérer des tensions et du stress accumulés dans votre vie quotidienne.

 

Exercice pratique 2 :

 

  1. Prenez un moment pour vous asseoir confortablement et fermer les yeux.
  2. Concentrez-vous sur votre respiration et prenez quelques respirations profondes pour vous détendre.
  3. Imaginez que vous tenez une boîte dans vos mains. Cette boîte représente toutes les pensées, émotions et sentiments que vous souhaitez lâcher prise.
  4. Visualisez-vous en train d’ouvrir la boîte et y placer toutes ces pensées, émotions et sentiments.
  5. Maintenant, fermez la boîte et imaginez que vous la placez sur un nuage.
  6. Regardez la boîte disparaître dans le nuage, emportant avec elle toutes les pensées, émotions et sentiments que vous avez choisi de lâcher prise.
  7. Prenez quelques respirations profondes et imaginez que vous vous sentez plus léger et plus libéré.

Cet exercice peut être répété chaque fois que vous en avez besoin. Il peut également être utile de prendre des notes sur les pensées, émotions et sentiments que vous souhaitez lâcher, pour vous aider à identifier les schémas et les habitudes de pensée qui vous tirent vers le bas.

En conclusion, lâcher prise peut nous aider à gérer nos émotions et à vivre plus sereinement en nous libérant de nos illusions et de nos pensées limitantes. Nous avons exploré 2 exercices pratiques et différentes façons de faire, comme l’acceptation de ce qui est et que l’on ne peut de toute façon pas changer, la gratitude, la pleine conscience et la transformation de nos croyances limitantes.

Rappelez-vous que le lâcher prise est un processus continu qui demande de la pratique et de la patience, mais qui peut vous aider à vous libérer de poids inutiles et à vivre plus pleinement le moment présent.

Marie-Agnès Thulliez

Quel est le mécanisme de la honte?

La honte

La honte

Ecouter cet article

 

Expression de la honte

 

Selon Wikipédia, “La honte est une émotion complexe. Elle se distingue des autres émotions par sa dimension sociale, secrète, narcissique, corporelle et spirituelle. La honte a des aspects positifs et négatifs. Elle est parfois définie comme la version sociale de culpabilité, et joue un rôle dans la phobie sociale.

La honte ne s’enracine pas dans la conscience d’avoir mal agi (il s’agit là de culpabilité), mais dans le sentiment d’être indigne, comme être humain dans un contexte social. Une fois installée et enkystée dans la personnalité, la honte excessive mine l’ego (ou le surdimensionne par réaction défensive).

 

Construction de la honte

 

“Les enfants viennent au monde prêts à s’attacher. Dans un environnment familial “suffisamment bon”, parents et enfants s’attachent naturellement les uns aux autres” (Van der Hart et Coll,2006).

Si les parents ou l’adulte (la mère la plupart du temps) qui prennent soin de l’enfant, ne sont pas disponibles émotionnellement à cause d’une maladie, de la peur de la responsabilité, d’une dépression, addiction, narcissisme excessif, ou si les relations sont conditionnelles, “tais-toi, tu n’as pas le droit de monter ta colère, je ne t’aime que si tu es gentil”, si l’enfant est victime d’abus, de violence sexuelle, verbale, domestique, humiliations, négligences, il lui sera difficile de se construire avec un mode d’attachement sécurisant et d’apprendre les bonnes attitudes de confort et de confiance en lui. 

 Les traumatismes de l’enfance peuvent revétir une large palette et aller de la violence verbale et domestique à la négligence extrême entrainant des sentiments de ne pas faire partie du groupe dans lequelle on vit, envie de s’en échapper, de l’incomprehension et de la confusion par rapport à ce qu’il pense de lui. L’enfant va penser que le probleme vient de lui, qu’il n’est pas assez bien, mauvais, nul, car les croyances qu’il va intégrer, à ce moment là, dans son psychisme lui viennent de son environnement, donc ce qu’il connait. Un enfant croit ce qu’on lui dit, il ne va pas mettre en doute la parole de l’adulte et va avoir du mal à réguler ses émotions dans les moments de détresse.

Les jeunes enfants sont complètement dépendants des personnes qui s’occupent d’eux, pour se sentir en sécurité et en contact avec le monde. S’ils sont maltraité par une personne censé prendre soin d’eux et assurer leur sécurite, ils sont confrontés à un dilemme impossible à résoudre, car, ils doivent combler leur besoin biologique qui est de rechercher la proximité de la personne sensé leur apporter amour et sécurité, et en même temps, cette même personne est la source de la terreur à laquelle ils essaient d’échapper.  Selon Carol Forgash dans son livre “Guérir de la dissociation et des traumatismes avec l’ EMDR et les Etats du Moi”, “Les systèmes défensifs de colère et de fuite loin de la douleur sont actives, et en même temps, l’enfant doit considérer son agresseur comme la source de ce dont il a besoin pour assurer sa survie”.

L’impuissance apprise

 

Lorsqu’un enfant subi en permanence des abus et ne peut rien faire d’autre que de subir il se crée un sentiment d’impuissance acquise à l’interieur de lui, car  un petit enfant ne peut pas empêcher un parent ou un proche de le battre ou de l’abuser, il ne peut pas le forcer à arrêter de boire. il n’y a aucun moyen de faire cesser les abus ou de mettre fin à une situation de violence domestique. Il ne peut qu’assister de maniere impuissante à ce qui se passe et réagira ensuite à l’âge adulte avec le même sentiment d’impuissance lorsqu’il n’aura pas de contrôle sur une situation menaçante.

Le cerveau dans ce cas n’a qu’une solution, se dissocier de la douleur. Il y a d’un coté, la partie qui subit l’abus et d’un autre coté une autre partie qui éprouve de l’amour pour son agresseur.  Il y a souvent une cohabitation entre la partie abusée et l’abuseur. Les adultes qui ont été maltraités ou négligés dans leur enfance rejetent la culpabilité sur eux-même et s’en veulent souvent. Aussi les sentiments de culpabilité et de honte sont-ils souvent omniprésent. L’auto-culpabilisation vient de la logique de l’enfance, car l’enfant abusé, battu ou avec un vécu terrible va penser que c’est lui qui est mauvais et ne mettra pas en doute ses parents, ce afin de ne pas avoir à affronter la réalité plus terrifiante encore, qu’il est un enfant normal avec de mauvais parents.

L’enfant élevé par des parents en qui il n’a pu avoir confiance, pour une raison ou pour une autre, aura tendance en grandissant à généraliser ce qu’il a vécu et à penser qu’il ne peut faire confiance à personne ou que le monde est dangereux.

 

Reconnaître la honte

 

La honte se caractérise par la croyance suivante : “Je suis mauvais”, je ne suis pas assez bien. Cette émotion est fondée sur une perception déformée de soi que l’on  perçoit comme indigne, altéré, incapable de réussir…

Pourquoi la honte est-elle si répandue ? On l’a vu précédemment, les jeunes enfants sont complètement dépendants des personnes qui s’occupent d’eux pour se sentir en sécurité et en contact avec le monde. Si ils sont maltraités par une personne censée prendre soin d’eux et assurer leur sécurite, ils sont confronté à un dilemme impossible a résoudre.

Quand les parents sont abusifs, indisponibles émotionnellement ou maltraitants, cela induit de la confusion dans l’esprit de l’enfant qui pense que c’est de sa faute, et quand il est face à des évènements affreux, il va se sentir mal et developper toutes sortes de croyances limitantes, ou fausses, et moralistes qui perpétuent la honte et l’impuissance apprise.

“Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez moi, je dois avoir un grain !”
“Je suis stupide !”
“Je ne vaux rien et suis incapable de faire quoi que ce soit de bien.”
“Je suis une épave, un moins que rien”
“Je suis bon a rien, je ne suis pas a la hauteur.”

 

Derrière le perfectionnisme : La honte

 

La honte est souvent cachée sous le perfectionnisme, car l’enfant a interiorisé la croyance qu’il fallait être parfait car ses parents ne pouvaient pas l’accepter tel qu’il était, ou qu’en agissant “bien” il pourrait empêcher aux mauvaises choses d’arriver. Dans les deux cas, il lui a fallu cacher ses véritables émotions pour se conformer à ce qu’il croyait que ses parents attendaient de lui ou pour ne pas créer de problème. Le perfectionnisme est alimenté par un discours interne, critique, jugeant afin de refouler des sentiments qui seraient trop douloureux autement, et cette critique interieure de par ses reproches incessants ramène à la honte.

 

Comment sortir de la spirale infernale ?

 

Pour sortir de cette spirale infernale, il est necessaire d’explorer comment la honte se manifeste, quelles pensées ou sensations, quels ressenties, émotions l’accompagnent, Qu’est-ce qui aide à la surmonter ?

Il est possible de se libérer de la honte et de l’impuissance apprise, en permettant un traitement adaptatif de l’information des réseaux de mémoires qui sont restés dans leur codage, avec les émotions, les sensations, les images et les ressentis, et réagissent encore comme au moment où les évènements sont arrivés. Ces mémoires se sont dissociées, loin du langage et du raisonnement, et sont déclenchées chaque fois qu’il y a quelque chose qui rappelle de près ou de loin le vécu difficile.

 

L’objectif du traitement adaptatif de l’information est d’aider à sortir d’un passé ayant entrainé des croyances limitante pour avoir une adaptation fonctionnelle de l’information, à savoir que le temps est passé, qu’on a grandi, qu’on peut faire d’autres choix que de subir un passé qui n’existe plus et qu’on peut sortir de cette impuissance apprise.

Pour conclure, se libérer et guérir de la honte nécessite d’aller au delà de la compréhension de la facon dont elle nous affecte et d’où elle vient avec un accompagnement empathique, compatissant, sans jugement, une véritable alliance pour déjouer les pièges et accéder aux schémas qui ont contribué à construire les blocages et les croyances limitantes.

Un article de Marie-Agnès Thulliez

 

Bibliographie

Guérir le traumatisme et la dissociation par l’EMDR et la thérapie des Etats du Moi de Carole Forgash & Margaret Copleley https://amzn.to/40lKJg0

Le soi hanté de Onno Van Der Hart & Ellert R.S Nijenhuis https://amzn.to/3K9QojA

La trousse à outils de l’EMDR de Jim Knipe https://amzn.to/3JOShAS

La merveilleuse fiches d’aide du Dr Igor Thiriez, psychiatre à Erasme (Bruxelles)

Comment notre cerveau apprend l’impuissance ?

Dans le cerveau

PODCAST

D’après le livre de Carol Forgash et Margaret Copeley ” Guérir le traumatisme et la dissociation par l’EMDR et la thérapie des états du moi, aux éditions SATAS.

https://amzn.to/3fqxFn9

 

Ce que le viol fait dans le cerveau

Le viol est un traumatisme complexe qui peut avoir un impact considérable sur la santé mentale et physique des victimes. De nombreuses études ont examiné les effets psychologiques du viol sur le cerveau et ont révélé des changements structurels et fonctionnels dans le cerveau des victimes.

 
Une étude de 2018 publiée dans la revue Frontiers in Psychiatry a examiné les changements structurels du cerveau chez les femmes victimes de viol et a constaté que les victimes de violences sexuelles présentaient des modifications dans les régions du cerveau associées à la régulation des émotions, à la mémoire, à l’attention et à la prise de décision. Cette étude menée par Claudia Catani du Bielefeld University · Department of Psychology, Professor of Clinical Psychology à montré que ces modifications peuvent contribuer aux troubles psychologiques couramment associés aux traumatismes, tels que l’anxiété, la dépression et les troubles de la mémoire.
 
 Dans son livre, Le livre noir des violences sexuelles, paru chez Dunod en 2013, le Dre Muriel Salmona, psychiatre, psychothérapeute, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, traite des violences sexuelles et de leurs conséquences sur les victimes et présente une analyse approfondie de ce fléau, ainsi que des stratégies pour prévenir et traiter ces violences.
 
Une étude de 2017 publiée et dirigée par le Pr Cyrille Tarquino: in Pratique de la psychothérapie EMDR, sous la direction de Cyril Tarquinio et Al., Dunod, 2017, & 19, pp 207-218, PDF de C Tarquinio— à démontré L’impact sur leur santé, démontré par les études internationales, est majeur, que ce soit sur leur santé mentale pour 95%des victimes (IVSEA,2015)..
 
Dans la revue BMC Psychiatry a révélé que les victimes de viol étaient plus susceptibles de souffrir de troubles de stress post-traumatique (ESPT), de dépression, d’anxiété et de troubles de l’humeur. Les chercheurs ont noté que les victimes de violences sexuelles étaient près de trois fois plus susceptibles de souffrir de ESPT que les personnes n’ayant pas vécu de tels événements traumatisants. Cette étude a été menée par R. K. Meffert et son équipe de chercheurs.
 
Les effets psychologiques du viol peuvent durer longtemps après l’agression. Une étude publiée en 2016 dans la revue PLoS One a examiné les effets du viol sur la santé mentale des femmes plusieurs années après l’agression. Les chercheurs ont constaté que les victimes de violences sexuelles étaient plus susceptibles de souffrir de dépression, d’anxiété et de TSPT plusieurs années après l’événement traumatisant. Cette étude a été menée par M. E. McLaughlin et son équipe de chercheurs.
 
Selon le professeur Bessel Van der Kolk, psychiatre et chercheur en psychotraumatologie, “un traitement efficace doit offrir une expérience sécurisante, réduire l’isolement, permettre une reconstruction narrative de l’événement traumatique et promouvoir un sentiment de contrôle sur sa vie”. Les thérapies recommandées pour la gestion des symptômes associés aux traumatismes peuvent inclure une thérapie individuelle, une thérapie de groupe, une thérapie cognitive-comportementale ou une thérapie avec l’EMDR (retraitement neuro-émotionnel par les mouvements oculaires).
 
Le viol est un crime grave qui peut causer des dommages considérables à la santé mentale et physique des victimes. Les recherches scientifiques ont montré que le viol peut entraîner des changements structurels et fonctionnels dans le cerveau, qui peuvent conduire à des troubles psychologiques tels que le TSPT, la dépression, l’anxiété et les troubles de l’humeur. Les effets psychologiques du viol peuvent durer longtemps après l’agression et avoir un impact considérable sur la qualité de vie des victimes.
 
La prévention est la meilleure méthode pour lutter contre les violences sexuelles. Cela peut inclure des programmes éducatifs et de sensibilisation qui encouragent une culture de consentement et de respect mutuel, ainsi que des politiques et des lois qui protègent les victimes et punissent les agresseurs.
 
En résumé, le viol est un traumatisme grave qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur le cerveau et la santé mentale des victimes. Les recherches ont montré que les victimes de violences sexuelles peuvent subir des modifications structurelles et fonctionnelles dans le cerveau, entraînant des troubles psychologiques tels que l’ESPT, la dépression, l’anxiété et les troubles de l’humeur.
 
Il est essentiel que les professionnels de la santé mentale soient formés à la psychotraumatologie et disposent de l’empathie et de la présence nécessaires pour fournir un soutien et des soins appropriés aux victimes de violences sexuelles. En plus du soutien psychologique, les victimes ont également besoin d’une intervention et d’un soutien juridiques pour obtenir la reconnaissance et la réparation des souffrances subies.

Marie-Agnès Thulliez

 

Figées, bloquées, muettes… De nombreuses victimes de viol ou d’autres agressions sexuelles témoignent avoir été incapables de réagir face à leur agresseur. Selon une étude de l’institut suédois Karolinska publiée en 2017, 68 % des victimes de viol déclarent avoir été totalement paralysées face à leur agresseur. Une partie de la réponse se trouve du côté du cerveau et de ce que les chercheurs appellent la « sidération psychique » et la « dissociation traumatique ». De quoi s’agit-il ? Explication. Avec Muriel Salmona, psychiatre, Anne Bouillon, avocate spécialisée en droit des femmes, et le témoignage de Clara, Lara et Nouna.

Qu’est-ce que la mémoire traumatique ?

La mémoire traumatique se réfère à la capacité du cerveau à stocker et à rappeler des souvenirs liés à un événement traumatique. Des études ont montré que les rats traumatisés avaient une augmentation de l’expression de certaines protéines impliquées dans la consolidation de la mémoire, suggérant que la mémoire traumatique peut être renforcée par des mécanismes biochimiques spécifiques.

Elle peut être influencée par des facteurs tels que l’âge, la durée et la gravité de l’agression, ainsi que la présence de facteurs de stress supplémentaires tels que la violence domestique ou l’isolement social. Les femmes victimes de violences sexuelles qui ont été soumises à des facteurs de stress supplémentaires présentent une mémoire traumatique plus forte et plus durable que celles qui n’ont pas été soumises à ces facteurs de stress.

Les souvenirs traumatiques peuvent être déclenchés par des stimuli environnementaux qui rappellent l’événement traumatique, ce qui peut entraîner des symptômes de l’ESPT, d’anxiété et de dépression. Ces souvenirs peuvent interférer avec les activités quotidiennes et sociales des victimes, perturbant leur capacité à fonctionner normalement.

La mémoire traumatique n’est pas toujours précise et peut parfois être altérée par des facteurs tels que l’influence de tiers, la suggestion ou la reconsolidation de la mémoire. Ces facteurs doivent être explorés lors de l’évaluation et des explications alternatives doivent être prises en compte.

Pour traiter les traumatismes psychologiques, il est important que les professionnels intervenants soient formés à la psychotraumatologie et à la thérapie de soutien et des soins appropriés aux victimes de traumatismes. On sait aujourd’hui que la parole ne suffit pas pour aider les victimes de traumatismes, car dans ces situations, le langage et la capacité de raisonnement sont désactivés. Les victimes revivent l’événement traumatique avec la même intensité émotionnelle qu’au moment du trauma, même des années plus tard.

Les mémoires dysfonctionnelles sont encapsulées et déclenchées au moindre rappel de l’évènement, comme si le trauma se reproduisait. Les techniques thérapeutiques efficaces incluent l’EMDR, la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie de l’exposition peuvent apporter un réel changement.De nombreuses études contrôlées et randomisées ont montré la supériorité de la thérapie EMDR dans le retraitement des traumas.

La prévention est bien sûr très importante dans la lutte contre les traumatismes. Les programmes éducatifs et de sensibilisation qui encouragent une culture de prévention, de soutien et de respect mutuel peuvent aider à prévenir ces événements. Avec le retraitement des traumatismes, les victimes peuvent recevoir l’aide dont ils ont besoin, ainsi que le soutien apporté par un thérapeute empathique pour se remettre de leurs expériences et reconstruire leur vie avec confiance et résilience.

Marie-Agnès Thulliez

Une vidéo très interessante du Dr Murielle Salmona sur les mémoires traumatiques :

Véritable torture des victimes de violence sexuelle, une interview BFM TV de Murielle Salmona, psychiatre, psychotraumatologue, victimologie.

Faire un bon ancrage positif pour booster sa motivation

                           Comment faire un bon ancrage positif
                                 pour booster sa motivation

 

 

 

L’ancrage émotionnel nous vient de la PNL (Programmation neurolinguistique) et permet au moyen de techniques simples de changer d’état d’esprit afin de réagir de façon différente à des situations dans lesquelles nous pouvons être en détresse émotionnelle ou pour reprogrammer notre mental afin de mieux réagir.

Les évènements et les situations que nous vivons se codent dans notre cerveau avant tout avec nos 5 sens :

Ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous sentons, ce que nous goûtons, ce que nous touchons.

Tout cela donne le ton à notre ressenti  

 

C’est pour cela que nous ressentons des émotions positives ou des émotions négatives en fonction des endroits dans lesquels nous nous trouvons, ou bien de situations que nous vivons.  

Notre état mental nous vient de l’association que fait notre cerveau à partir des évènements que nous avons vécus et surtout de la façon dont nous les avons vécus.

Ce qui veut dire que les ancrages que nous avons dans notre cerveau nous viennent des expériences que nous avons  faites tout au long de notre vie, qu’elles soient positives ou négatives.

 

 Exemples négatifs

Imaginons par exemple, qu’enfant vous avez eu une humiliation devant toute la classe qui s’est moquée de vous lors d’une interrogation au tableau alors que vous aviez oublié votre leçon. Vous vous êtes fait en plus gronder par le maitre ou la maitresse et gardez, même après plusieurs années, le souvenir qui fait encore mal quand vous y repensez, une gêne, un inconfort ou une perte de confiance en vous quand vous devez vous exprimer en public.

 

 

Un autre exemple, vous avez été impliqué dans un accident de voiture. Les réactions iront selon l’intensité de l’évènement et selon que vous ayez été seul ou aidé; à ne plus prendre la voiture, ne plus conduire, ou ressentir de l’inconfort quand vous repassez sur les lieux de l’accident, du stress, une attaque de panique…

 

Exemples positifs

Petit votre grand-mère vous faisait des câlins, des bisous, les bons petits plats que vous aimiez, l’odeur de ces plats vous fera du bien, vous rappellera les bons moments passés avec elle et vous feront ressentir des sensations agréables et des émotions positives.

 

 

Vous avez réussi un examen, vous êtes fier, heureux, plein d’énergie. Vous vous sentez sur le toit du monde !

 

Nous pouvons apprendre à nous conditionner pour changer notre état d’esprit, puisque nous avons dans notre cerveau une banque de souvenirs dans lesquels nous pouvons aller piocher pour retrouver des moments de puissance. Et il y en a, même si nous sommes souvent submergés par les souvenirs négatifs. Bien sur, si le souvenir qui nous plombe est fortement connoté négativement, voir extrêmement traumatique, nous aurons besoin de quelques séances de thérapie style EMDR pour nous aider à en sortir plus rapidement. Il n’en reste pas moins, qu’en utilisant des techniques d’ancrage positives, nous pouvons changer notre état mental.

 

Comment effectuer un bon ancrage positif, facilement en 9 étapes ?

Nous pouvons effectuer un ancrage en fonction de l’état d’esprit dans lequel nous voudrions être pour affronter une situation. Ici, nous allons utiliser notre imaginaire. 

 

Exemple : Le lundi, vous ne vous sentez pas bien, surtout quand le temps est gris. 

 

Nous allons premièrement faire un inventaire de : ce que vous voyez, entendez, sentez, goûtez, touchez.

 

 

 1. Changer l’image intérieure 

 

Quelle image avez-vous à l’intérieur de vous.Comment est-elle ? Grande, sombre, peu motivante ? Où êtes-vous ? À l’intérieur, à l’extérieur ? Vous sentez-vous rassuré, en sécurité ?

imaginez que vous changez l’image : imaginez que vous y mettez de la lumière, à l’intérieur, vous allumez, à l’extérieur imaginez qu’il y a du soleil.

 

2. Changer ce que vous entendez

 

 

Qu’entendez-vous, les sons sont-ils mélodieux ou désagréables ? S’ils sont agréables, c’est OK, s’ils ne le sont pas, vous pouvez imaginer une radio d’où proviennent les sons et vous pouvez tout simplement débrancher la prise.

 

3. Changer ce que vous sentez

Que sentez-vous ? L’odeur est-elle agréable ? Si elle est désagréable, vous pouvez imaginer que vous la mettez dans une bouteille et que vous fermez soigneusement le bouchon.

 

4. Changer ce que vous touchez

Que touchez-vous ? Changez ce que vous imaginez toucher en une matière agréable.

 

5. Changer ce que vous goûtez

 


6. Amplifier les sensations

Maintenant, nous allons amplifier toutes les sensations agréables, imaginer une image lumineuse, des sons mélodieux, une odeur qui vous fait du bien, un goût exquis et un toucher agréable.

 

 

7. Evaluer les sensations

Nous allons les évaluer sur une échelle de 1 à 7

1 =  Pas très convaincu

7 = Tout à fait convaincu

 

8. Installer l’ancrage

– Posez ensuite, vos 2 mains soit sur vos épaules, ou vos genoux en faisant 4 tapotements alternatifs, pas plus. Prenez de grandes respirations profondes et agréables en inspirant par le nez et en expirant par la bouche.

 

9. Amplifier l’installation

-Recommencez 2 ou 3 fois pour bien l’installer.

 

La technique rapide

Imaginez, un lieu, une chanson, un mot, un moment où vous vous êtes senti particulièrement bien. Rappelez-vous ce que vous avez vu, entendu, senti, touché, gouté. Posez vos 2 mains soit sur vos épaules, soit sur vos genoux en faisant 4 tapotements, pas plus. Prenez de grandes respirations profondes et amplifiez l’image et la sensation. 

Recommencez 2 ou 3 fois pour bien amplifier l’ancrage.

Ça y est, vous savez comment faire un ancrage et il vous suffira d’y repenser et de poser votre main sur vos genoux ou vos épaules pour faire revenir le ressenti agréable. 

 

Marie-Agnès Thulliez

 

Écouter cet article:

 

Rien n’est plus difficile que de pardonner

La définition dans le dictionnaire Wikipédia dit que :


                                                                                                                     

« Le pardon est le résultat de l’acte de pardonner, la rémission d’une faute. C’est tenir une offense, une faute, pour nulle (et/ou l’excuser) et renoncer à en tirer vengeance.

D’un point de vue religieux

Au sens biblique du terme, en général, pardonner signifie une des deux choses suivantes:

– Quand il pardonne aux hommes, Dieu annule ou écarte le châtiment requis pour le péché.

Lorsqu’ils se pardonnent, les hommes se traitent avec un amour chrétien et n’ont pas de mauvais sentiments à l’égard de ceux qui les ont offensés.

D’un point de vue social

Selon l’expérience clinique de trente ans du psychologue et professeur de psychologie américain Robert Enright et de ses collaborateurs le pardon, qui est désormais un instrument de travail clinique validé par les études, et qui est capable de réduire les différents malaises qui affligent l’homme spécialement dans la société moderne, peut servir aussi au bien-être physique, mental et émotif. Pas seulement : celui qui est capable de le pratiquer augmente même l’estime de soi et l’espoir pour le futur, dans le travail et dans la communauté.”

Pourtant rien n’est plus difficile que de pardonner !

Pardonner, c’est abandonner l’espoir que le passé peut être changé, mais pardonner n’est pas être d’accord avec ce qui s’est passé, car le pardon n’a rien à voir avec une personne, un évènement ou une situation qui nous ont fait du mal.

Le vrai pardon, résulte dans le lâcher-prise de ce que nous avons pensé et ressenti au sujet de ce qui nous est arrivé. Il permet de tirer des leçons de l’expérience que nous avons vécu et d’utiliser l’apprentissage de cette expérience pour qu’elle nous serve à ne plus jamais être une victime.

Lâcher prise par rapport au passé pour s’ouvrir au futur, afin de ne plus continuer à nous dire que nous avons supporté toute cette souffrance pour rien, ne plus subir mais devenir acteur de notre vie.

Pardonner, ce n’est pas cautionner ce qui nous est arrivé: c’est accepter de renoncer à la croyance qu’en gardant la rancœur contre les événements, les situations ou les personnes qui nous ont fait du mal, qu’ils vont le payer. Car dans ce cas la personne qui souffre le plus: c’est nous-même !

Pardonner, c’est accepter de se pardonner de ne pas avoir pu réagir comme on aurait dû, d’avoir été aussi naïf, de s’être fait avoir. Pardonner, c’est accepter d’avoir fait ce qu’on a pu, au moment  on l’a fait, avec le niveau de conscience qu’on avait à ce moment là !

Pardonner, c’est ne plus se dire qu’on aurait dû savoir ce qu’on ne savait pas, ou ce dont on n’avait pas l’entière réalisation. Par exemple, si nous savons que nous sommes en voiture au bord d’un précipice, nous n’allons pas appuyer sur l’accélérateur, sauf si nous avons d’autres intentions !

Pardonner, c’est accepter de lâcher des vieux schémas, pour aller vers des schémas plus aimants pour nous-même, c’est arrêter de se faire souffrir et de continuer à être son propre bourreau !

C’est très difficile de pardonner, car il y a souvent la confusion entre notre ressenti, notre attitude et celle des autres, entre l’impossible intégration de ces fameux : «mais comment a t-on pu me faire ça !» ou «pourquoi cela m’est-il arrivé, à moi ! »

Pardonner est une étape très difficile, mais, sans cette notion de pardon, il n’y a pas de possibilité de s’ouvrir à autre chose, de changer et d’avancer vers ce qui nous convient réellement. Ne pas pardonner,c’est se condamner à rester coincé dans une histoire qui continue à nous faire du mal.

Le changement n’est possible que si il y a une réelle réalisation de la notion de pardon pour nous-même.

Marie-Agnès Thulliez